mardi 28 décembre 2010

Chapitre 7 : Pour le meilleur et pour le pire (Partie 2)

POV Edward :

J'étais venu à cet endroit pour me ressourcer et essayer de me l'ôter de la tête mais mon esprit ne pouvait fonctionner qu'en connivence avec le sien. Pourquoi fait-elle ça si elle m'aime ? Pourquoi en épouser un autre ? Elle a tout gâché ! J'aurais été prêt à quitter Tanya pour elle. Comment ne peut-elle pas voir tout l'amour que je veux lui apporter ?

Je devais retourner la voir. Je ne pouvais pas me séparer d'elle. Pas comme ça… Je voulais la faire souffrir comme elle m'avait fait souffrir. Je me saisis de mon téléphone et envoyai un message à Emmett pour connaitre le lieu de la réception. La réponse ne tarda pas.

1547 Devon Street

Je pris les clés de ma Volvo et quittai l'endroit qui avait accueilli notre amour. Lorsque j'arrivai devant la demeure qui serait désormais la sienne, j'eus un nœud à l'estomac. Elle ne lui ressemblait pas. Elle ne reflétait pas sa personnalité. C'était une bâtisse immense et tape à l'œil. Bon nombre d'invités était déjà arrivé. Il ne faisait nul doute qu'elle n'allait pas tarder. Je sortis de ma voiture et me postai devant la maison. Je ne savais plus très bien si cela était une bonne idée. Peut-être faut-il que je m'efface ? Elle a fait son choix après tout et ce n'est pas moi. Pourquoi m'entêter ? Je l'ai perdue… Alors que je me retournai pour faire demi-tour, je tombai nez à nez avec un homme d'une quarantaine d'années. Sans l'avoir jamais vu, je reconnus instantanément le père de Bella. Il avait les mêmes yeux chocolat que sa fille et ce regard si profond et déstabilisant. Je me sentis tout à coup très mal à l'aise, face à cet homme. Celui-ci me scrutait du regard.

- Est-ce que l'on se connait ?
- Heu … Non … Je m'appelle Edward Cullen. Enchanté !

Je tendis ma main espérant ainsi faire tomber le malaise qui persistait en moi. Il me donna une poignée de main franche.

- Vous êtes un ami de Jacob ?

Que puis-je bien répondre à cela ? Je ne peux décemment pas lui dire que je suis l'amant de sa fille ! Ca ferait tout de suite mauvais genre ! 

- Pas du tout… En fait, je ne le connais pas !

Je le vis croiser les bras sur son torse et me lancer un regard sombre. Bravo ! Maintenant il te prend pour un voyeur ou pique-assiette ! Je me dépêchai donc d'expliquer ma présence.

- Je suis le frère du petit ami de Rosalie et un ami de Bella.
- Je croyais pourtant connaitre tous ses amis.
- Et c'est sûrement le cas. Je suis de New York. Je l'ai rencontrée il y a quelques jours seulement.

J'espérais secrètement que cet interrogatoire n'allait pas durer car je me sentais perdre les pédales de minutes en minutes. A ce niveau-là, mes mains n'étaient plus moites mais carrément détrempées.

- Hum Hum ! Très bien ! Alors rentrons !

Bien joué Eddy ! Te voilà maintenant obligé d'entrer dans la fosse aux lions. Il ouvrit la porte de la maison et m'invita à y entrer. Je ne pouvais plus faire marche arrière. Je fis alors un petit sourire et pénétrai dans le hall. Ce que je vis autour de moi me troubla. Je ne reconnaissais aucune touche de Bella dans cette maison. Je n'avais beau la connaitre que depuis quelques jours, il m'était inconcevable de l'imaginer vivre ici. La décoration était pauvre et faisait presque défaut. Tout était froid et impersonnel.

Elle ne m'avait jamais vraiment parler de son fiancé mais je devinais au style d'ameublement que c'était lui qui avait tout fait. Je suivis le père de Bella à travers la maison et nous débouchâmes sur le jardin. Je cherchai immédiatement du regard Emmett et Jasper. Je fus soulagé quand je les vis près du buffet, entourés de Rosalie et Alice. Je m'excusai donc auprès du Chef Swan et rejoignis mes amis. Lorsqu'Alice et Rose me virent, elles eurent toutes deux un regard désolé et compatissant. Je les gratifiai d'un petit sourire afin de leur faire comprendre que ce n'était pas de leur faute.

- Alors finalement tu t'es décidé frérot !
- Est-ce que ça va aller Edward ?
- Oui ne vous en faites pas, et puis quelqu'un de sage m'a dit un jour « Sois proche de tes amis et encore plus de tes ennemis »

Emmett s'approcha de moi et me donna une tape dans le dos.

- Je te reconnais bien là ! Et puis profites-en ! Regarde un peu toutes ces filles !
- Je ne suis pas là pour ça Em'.
- Et pourtant, je pense que cela aurait son petit effet !

Je ne compris pas tout de suite ce que Rosalie essayait de me dire. Elle me fixa des yeux et cela fit tilt dans mon esprit. La jalousie ! Et pourtant j'en avais été témoin, à la plage, lors de ma rencontre avec Jessica. Ca avait été l'élément déclencheur de Bella pour qu'elle vienne à moi. Mais là est-ce encore possible ? Maintenant qu'elle est mariée ? Au milieu de toutes les personnes qu'elle connait. Rien n'est moins sûr ! Mais qui ne tente rien, n'a rien…

Je fis un petit clin d'œil à Rose. Je lui étais reconnaissante de tout ce qu'elle faisait pour m'aider. Elle était ma plus grande alliée dans cette histoire. Je m'éloignai alors du petit groupe sans quitter le buffet. Je n'eus pas à attendre très longtemps pour voir déambuler autour de moi pas moins de cinq jeunes femmes. Je savais que c'était mal de les utiliser ainsi mais ne dit-on pas aux grands maux les grands remèdes ? J'écoutai leurs babillages incessants sans grand intérêt.

Lorsque je la vis arriver au bras de son « mari », un éclair de rage me foudroya. J'étais loin de me douter que ça ferait aussi mal de la voir à ses côtés. Elle était tellement resplendissante dans cette robe. J'étais malade de jalousie à l'idée que ce soit lui qui l'effeuille de cette splendeur. Une légère nausée s'empara de moi. Je voulais être celui qui allait lui ôter sa robe de mariée. Une idée me traversa alors l'esprit mais il me fallait l'aide de Rosalie. Les applaudissements des invités me sortirent de ma contemplation. Je vis les jeunes femmes autour de moi en faire de même. Il était pour moi hors de question de me livrer à cette comédie. Je reportai donc mon attention sur le buffet.

Lorsque les applaudissements cessèrent, je vis son époux la mener saluer les invités. Elle avait un regard fuyant et je pouvais lire sur son visage une grande détresse. Puis elle fouilla la foule du regard avant de tomber sur moi. Je me détournai presque aussitôt, faisant ainsi semblant de m'intéresser aux filles qui m'entouraient. Je pouvais la voir du coin des yeux et me satisfaisais de voir à quel point mon plan fonctionnait. Elle s'avança vers notre petit groupe avec un certain aplomb. Lorsque je relevai la tête, je croisai son regard assombri par la jalousie. Je lui fis mon petit sourire en coin et m'avançai quelque peu. Nos corps n'étaient plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Je pouvais sentir son doux parfum sucré. Il me suffisait de faire un geste de la main pour toucher sa peau soyeuse. Mais je ne pouvais pas faire ça ici, pas maintenant. Alors mes yeux firent pour moi, ce que je ne pouvais faire de mes mains. J'ancrai mon regard au sien.

- Tu es là !
- Comme tu le vois… La curiosité est un bien vilain défaut… Néanmoins je ne peux pas rester loin de toi.
- Vas-tu rester longtemps ?
- Souhaites-tu que je m'en aille ?
- NON !

Elle avait presque crié sa réponse et un sourire apparut sur mon visage. Elle reprit plus doucement.

- Tu es ma seule bouffée d'oxygène…
- Alors je vais rester. J'ai hâte de voir la couleur de ta jarretière…

Je m'éloignai ensuite d'elle avant de rejoindre Rosalie près d'Emmett. Je jetai un rapide coup d'œil par-dessus mon épaule pour la voir figée au même endroit. Un sourire malicieux s'étendit sur mes lèvres. Je me penchai vers Rosalie soudain très confiant dans mon nouveau projet.

- Rose, puis-je te voir un moment ? J'ai besoin de ton aide…

POV Bella :

J'étais encore sous le choc de ses dernières paroles. Je ne savais plus si je devais rire ou pleurer de la situation. Je fus sortie de mes pensées par la voix de mon père.

- Est-ce que tout va bien ma chérie ?

Je sursautai et me retournai.

- Oui bien sûr Papa, tout va bien.
- Est-ce que tu le connais ?

Je décidai de jouer les innocentes.

- Heu… De qui parles-tu ?
- Du jeune homme avec qui tu discutais.

Bingo Bella ! Exactement la personne dont je voulais éviter de parler avec mon père !

- Heu… Oui… C'est le frère du petit ami de Rosalie. Pourquoi cette question ?
- Je l'ai croisé tout à l'heure. Il avait l'air… étrange.

Il m'intrigua.

- Comment ça ?
- On aurait dit qu'il hésitait à sonner à la porte de la maison. Il m'a parlé de son lien de parenté avec le petit ami de Rose et m'a confié être un de tes amis. Est-ce que c'est le cas ?
- Heu oui… En fait, je ne le connais pas très bien. Avec les filles, nous l'avons rencontré lors de mon enterrement de vie de jeune fille. Il doit se marier la semaine prochaine à New York !

Je m'étais sentie obligée de rajouter ce petit détail. Peut-être me laisserait-il tranquille plus rapidement.

- Et puis d'abord pourquoi me poses-tu toutes ces questions ?
- Ha ! Va savoir ! Sûrement une déformation professionnelle !

Nous rîmes et je me laissai entraîner par mon père vers le milieu du jardin. Je vis les invités former un cercle. Je me demandai alors quel en était la raison et lorsque nous le traversâmes avec mon père, je fus horrifiée de voir une chaise en son centre. Je savais parfaitement ce que cela représentait. Le jeu de la jarretière ! Autrement dit le deuxième cauchemar de cette journée ! Je sentis Charlie me pousser jusqu'à la chaise. Je croisai un instant les yeux de Rosalie. Celle-ci avait une lueur malicieuse dans le regard.
Jacob me prit la main et m'attira ensuite à lui pour me faire asseoir sur cette maudite chaise. Je pouvais voir tous les hommes de l'assemblée agglutiner à ma gauche, tandis que les femmes formaient un front uni sur ma droite.

(Joe Cocker – You Can Leave Your Hat On )

Le DJ lança une musique bien connue afin de mettre les convives dans l'ambiance. Un sourire joueur se dessina sur les lèvres de Jacob et avec un clin d'œil, il saisit le bas de ma robe. Il la remonta lentement, dévoilant petit à petit ma chaussure, mon genou et enfin ma jarretière. J'étais morte de honte à ce niveau-là. Content de lui, Jacob se pencha pour murmurer d'une voix rauque :

- J'ai hâte de revenir ôter ce joli bout de chiffon Mme Black…

Je ne sus pas si c'était son ton ou l'appellation « Mme Black » mais je dus fournir un gros effort pour combattre la nausée qui montait en moi. Je lui adressai un sourire forcé et il s'éloigna pour rejoindre ses amis. Tout le monde me dévisageait et attendait avec impatience le début du jeu. Moi, je cherchais à les fuir du regard, incapable de soutenir leur attention. Je n'avais aucune envie de participer mais mes deux meilleures amies ne m'avaient pas laissé le choix. Chipies ! Silencieusement, j'adressai une prière à Dieu pour que les femmes gagnent. Il était hors de question qu'un homme m'enlève cette maudite jarretière. Surtout Jacob !
La musique cessa et Alice prit le micro pour animer la partie. Elle expliqua les règles, somme toute assez simples. Chaque convive pouvait miser ce qu'il avait sur lui selon le principe d'une mise aux enchères. Le dernier à enchérir gagnait le droit de retirer le fameux tissu avec les dents pour un homme et avec les mains pour les femmes. A cette annonce, les hommes se mirent à siffler et à applaudir comme une meute de loups en mal d'amour. Je détournai la tête, soudain très humiliée par la situation. Ce fut à cet instant que mon regard se posa sur lui. Il était à l'écart de la foule, seul. Lorsque nos prunelles se croisèrent, il m'adressa son sourire en coin le plus sexy.

Je fus sortie de ma torpeur par le début des enchères. Pendant un quart d'heure, les gens misèrent de quelques pennies à 5 dollars. Je finis par déconnecter. Rose se baladait au milieu des invités avec une corbeille pour ramasser l'argent et Alice jouait les commissaires-priseuses avec joie. Jacob ne dit rien pendant un bon moment. Il était traditionnel de laisser le marié gagner la partie. Je le vis me lancer un sourire carnassier avant d'annoncer d'une voix tonitruante :

- 20 dollars !
- Il semblerait que monsieur soit très intéressé. Quelqu'un veut-il surenchérir ?

Dépitée, je cherchai mon Apollon du regard. Il était toujours au même endroit, nonchalamment appuyé contre un pilier de la tente. Il semblait s'ennuyer ferme. Il ne daigna même pas croiser mon regard. Je jetai aussitôt un coup d'œil du côté de mes amis pour chercher un peu de réconfort. Emmett m'adressa un clin d'œil et surenchérit :

- 25 dollars ! Ce n'est pas cher payer pour approcher un beau p'tit lot pareil.

Je ris en entendant son commentaire. Malheureusement, mon allégresse ne dura pas car du coin de l'œil, je vis Jacob se tendre. Il manquait sérieusement d'humour parfois !

- 30 dollars et ce « beau p'tit lot » est ma femme !

Emmett éclata de rire et ajouta en faisant une révérence à mon mari :

- Alors je m'incline…

La scène était très drôle et me permettait de me détendre un peu car l'attention n'était plus focalisée sur moi. Du moins, jusqu'à ce qu'Alice reprenne la parole :

- Il semblerait que nous ayons un vainqueur. Pour 30 dollars, une fois…deux fois…
- 200 dollars !

Je fis un bond en entendant sa voix de velours s'élever. Un murmure parcourut l'assemblée, surprise de voir que quelqu'un poursuivait le jeu. Je le regardai aussitôt pour le voir toujours adossé au pilier. Ses yeux plongèrent dans les miens et pendant un instant, le reste du monde s'évanouit. Cela ne dura pas longtemps car la voix coléreuse de Jacob rompit le silence.

- Je rappelle à mon adversaire que nous ne pouvons miser que ce nous avons sur soi.
- Je sais.

Jacob était furibond. Il ne pouvait rien dire sans passer pour un malotru. Alice décida d'intervenir.

- Pour 200 $, une fois… deux fois… trois fois. Adjugé ! Si le vainqueur veut bien se donner la peine de récupérer son dû.

(Beyoncé - Halo)

D'une démarche féline, Edward s'avança vers moi. A un moment donné, il s'arrêta auprès de Rose pour lui tendre les billets. Cette dernière lui fit un clin d'œil. Mon amant se tourna de nouveau vers moi et avança avec lenteur tandis que le DJ lançait une chanson des plus enivrante. Arrivé à ma hauteur, il mit un genou à terre et saisit délicatement ma cheville pour poser mon pied sur sa jambe tendue. Il plongea ses yeux dans les miens et prononça d'une voix espiègle mais légèrement triste :

- N'étant pas le mari, je n'oserai pas ôter ce charmant dessous avec mes dents. Ce serait inconvenable n'est-ce pas ?

Prisonnière de son charme, je me contentai d'hocher la tête. Avec lenteur, il monta ses deux mains vers ma jarretière. Avec douceur, il prit la fine dentelle entre ses doigts et commença à la descendre. De l'extérieur, cela semblait somme toute banale. Mais de mon point de vue c'était bien différent. Le petit doigt de sa main qui se tenait à l'intérieur de ma cuisse dessinait des arabesques osées, accélérant ainsi ma respiration. Edward était ravi de son petit effet. Il continua son jeu jusqu'à ce que la jarretière quitte ma jambe. Tout le monde applaudit, sauf Jacob et mon père qui avait une expression étrange. Edward se redressa et me tendit la main pour m'aider à me relever. Il posa ensuite ses lèvres sur le dessus avant d'ajouter :

- Ce fut un plaisir Miss Swan…

Et il m'abandonna là, toute seule. Lorsque je repris mes esprits, je m'aperçus que la foule s'était dissipée. Seul Jacob demeurait stoïque devant moi.

- Quoi ?
- Tu peux me dire qui est ce type !

Il ne semblait pas avoir décoléré. Super ! Et que les crises conjugales commencent !

- Pourrions-nous aller à l'intérieur pour discuter s'il te plaît ?

Je le suivis jusqu'à la cuisine. Il ferma la baie vitrée et se retourna vers moi, le regard fermé et les bras croisés sur le torse.

- Alors est-ce que tu vas m'expliquer ce qui vient de se passer ?

Etant donné que ça avait bien fonctionné avec Charlie auparavant, je décidai de jouer les innocentes avec Jake.

- Je ne vois pas de quoi tu parles.
- De ce jeu Bella !

Il avait clairement haussé le ton. A bout de nerfs, j'explosai littéralement.

- Ecoute-moi bien Jacob Black. C'est toi qui m'a collée sur cette fichue chaise afin que je me fasse tripoter la cuisse par tous tes amis alors ne viens pas me reprocher ta défaite face à l'un de mes amis c'est compris ?
- Parlons-en de tes amis ! Qui sont ces types ?
- Nous les avons rencontrés dans une boîte, lors de mon enterrement de vie de jeune fille.
- Je suis certain que ce sont les stripteaseurs qu'Alice et Rosalie ont dû t'offrir !

Cette fois, il allait trop loin. Je laissai éclater ma colère.

- Non ! mais enfin qu'est-ce qui ne va pas chez toi ? D'abord tu m'imposes cette espèce de jeu débile et ensuite tu viens me faire la morale sur mes amis ? Et puis d'abord, Edward était dans cette boîte pour les mêmes raisons que moi, je te signale. Il se marie la semaine prochaine.

Cet aveu était un véritable crève-cœur pour moi. Le fait de le prononcer à voix haute me retournait l'estomac.

- Et où est donc la fiancée de Roméo ? Je ne suis pas sûr qu'elle apprécie que son Don Juan de pacotille se permette d'enlever la jarretière d'une autre femme.
- Parce que tu crois que laisser sa femme en pâture à une meute de loups mal élevés est mieux ? Va te faire voir Jacob !

Je sortis sans demander mon reste trop énervée et trop frustrée par ce qui venait de se passer. Le gentil Jacob venait de se transformer en abominable mari et cette nouvelle facette du personnage ne me plaisait pas du tout. La galère dans laquelle je venais de m'embarquer s'abattit soudain sur mes épaules. Au lieu de regagner la tente, je m'enfuis au fond du jardin pour laisser éclater mon chagrin.

POV Edward

Je n'avais pas pu m'en empêcher. J'avais pourtant essayé de résister à l'attraction qui m'attirait vers elle mais je n'y étais pas parvenu. C'était Rose qui m'avait conseillé de prendre les devants pour le jeu de la jarretière. Au début, je pensais que c'était une mauvaise idée de me faire remarquer devant tous les invités, mais en voyant qu'elle était atrocement mal à l'aise sur cette chaise au milieu de tous ces chiens sauvages, je n'avais pas hésité une seconde de plus.

A la fin du jeu, je m'étais volontairement isolé au fond du jardin. Je me perdis dans mes pensées en jouant inconsciemment avec la jarretière de ma douce. Je ne savais même pas ce que je faisais encore ici. Les voir tous les deux me déchirait littéralement le cœur. En me promenant, j'entendis des pleurs. Je me dirigeai vers la source et mon sang ne fit qu'un tour quand je vis ma Bella effondrée par terre. Elle se tenait en position fœtale et ne bougeait qu'au rythme de ses sanglots.

- Bella, que t'arrive t-il ? Bella réponds-moi…

Je la pris par les épaules et la secoua doucement. Lorsqu'elle leva son regard empli de larmes vers moi, mon cœur se brisa en morceaux.

- Bella dis-moi ce qu'il se passe s'il te plait…
- Je… je… me suis… dis… putée… av… avec Jake.
- T'a-t-il fait du mal ?
- N… Non !

Elle s'effondra dans mes bras. Je la berçai doucement tout en passant mes doigts dans ses longs cheveux sans pour autant abîmer sa coiffure. La voir dans cet état me rendait fou de rage. Comment ce crétin peut-il la mettre dans cet état ? Au bout de quelques minutes, ses pleurs se tarirent et elle s'apaisa. Elle releva la tête et me sourit faiblement.

- Je dois avoir une tête à faire peur.
- Non tu es magnifique…

Je levai ma main et caressai sa joue d'un geste très doux. J'avais besoin d'un contact charnel pour me prouver que je ne rêvais pas. Elle en avait certes épousé un autre mais je lui appartenais corps et âme. C'était inutile de lutter. Elle ferma les yeux au contact de mes doigts. Je continuai donc ma caresse et traçai chaque contour de son visage. Lorsque j'arrivai au niveau de ses lèvres, mon envie de l'embrasser fut la plus forte.

J'approchai alors doucement mes lèvres des siennes. Sentant ma caresse s'interrompre, Bella rouvrit les yeux et je me perdis dans une mer de chocolat. Je m'arrêtai un instant, pour lui laisser la possibilité de me rejeter. Elle ne bougea pas d'un millimètre et son regard trahissait un certain désir. Encouragé par cela, je continuai mon chemin et posai mes lèvres sur les siennes aussi délicatement qu'un papillon sur une fleur. A cet instant, je me sentis de nouveau entier. Ce contact entre nos deux corps était infime et il me suffisait. Je lâchai un léger gémissement de bien-être.

Nos bouches se murent en rythme l'une avec l'autre après quelques secondes d'immobilité. L'envie d'approfondir ce baiser ne se fit pas attendre. Je glissai ma main qui était restée sur sa joue à la base de sa nuque et approchai mon visage encore plus près du sien. La pression sur nos lèvres augmenta légèrement et un délicieux frisson s'empara de moi. Enivré par son odeur, sa proximité, son corps, j'entrouvris ma bouche et passai ma langue sur ses lèvres. Elle ne mit pas longtemps à m'en accorder l'accès dans un soupir. Son goût de fraise emplit ma bouche et tel un assoiffé devant une oasis, je me perdis dans ce baiser.
Nos langues se caressèrent doucement mais langoureusement. Il n'y avait aucune urgence, aucun désir charnel dans cette embrassade. Juste deux âmes qui s'unissent…

Quand nous fûmes à bout de souffle, nous nous séparâmes avec regret. Je lui fis un dernier baiser sur le nez et l'aidai ensuite à se remettre debout. Une fois qu'elle eut séché ses larmes, je la reconduisis en direction de la réception. Lorsque Rosalie et Alice nous virent débarquer de derrière un bosquet, elles se précipitèrent vers Bella.

- Mais Bella tu as pleuré ! Viens avec moi, je vais t'arranger ton maquillage avant de retourner t'occuper de tes convives.

Bella m'adressa un dernier regard avant de rejoindre Alice. Je la regardai s'éloigner et pris la décision de m'éclipser afin de ne pas ajouter à sa détresse. Je me retournai vers Rosalie.

- Pourras-tu dire à Emmett que je le vois à la maison ?
- Quoi ? Tu t'en vas ?
- Je ne veux pas faire plus de dégâts que je n'en ai déjà causés.
- Edward, réveille-toi. Ce n'est pas Jacob qu'elle veut.
- Alors pourquoi l'a-t-elle épousé ?
- Parce que c'est Bella ! Elle passe sa vie à penser aux autres sans penser à elle et sans penser que finalement ses choix blessent les personnes qu'elle aime. Elle est perdue et paumée.
- C'est trop tard Rose… Je ne peux plus rien faire.
- Si, tu peux encore lui prouver ton amour.
- Ha oui ! Et comment je fais ça ? Je l'enlève au milieu des invités ?
- Je pensais à quelque chose de plus discret et tu sais que tu as des alliés…

Sur ces paroles, elle m'abandonna pour rejoindre Emmett. Notre conversation faisait écho dans mon esprit. « Tu peux encore lui prouver ton amour », « Ce n'est pas Jacob qu'elle veut », « est perdue et paumée »…

Lorsque je revins sous la tente, je vis que Bella était revenue. Tout le monde était installé pour le repas. Rosalie et Alice était à la gauche de Bella. Emmett et Jasper étaient en face de leur dulcinée. Face à Bella se trouvait Charlie. Je m'installai aux côtés d'Emmett mais mon regard ne pouvait quitter son regard. Ce repas allait être dur. Lorsque je croisai les yeux menaçants de son époux, je détournai le regard. Inutile de lui apporter plus de problèmes ! Je décidai de m'intéresser à la discussion de mes amis avant de sombrer dans la folie de ses yeux pénétrants. Emmett était encore en train de se vanter des ses prouesses physiques du lycée. J'avais bien envie de le taquiner un peu devant sa belle.

- Et Bla Bla Bla… As-tu dit à Rose le surnom sympa que t'avais trouvé les filles avec qui tu étais sorti ?
- Oh Edddychouchou, je t'interdis de révéler ce détail !

Il savait pertinemment que je détestais ce surnom complètement humiliant que m'avait donné Tanya.

- Dis-nous tout Edward. Tu en as trop dit ou pas assez !
- Eddy !
- Emmett ! Ca c'est pour m'avoir appelé par ce surnom débile !
- Ed' !

Mon frère avait légèrement haussé le ton.

- Et bien à cette époque, Emmett était plus connu sous le sobriquet de détrousseur de minettes…

Les filles éclatèrent de rire et en voyant la mine déconfite d'Emmett. Nous en fîmes de même avec Jasper. Du coin de l'œil, je vis Bella étouffer un rire.

- Détrousseur de minettes, mon gros nounours ? Humm… J'aime beaucoup ce surnom ! Je peux te promettre que tu finiras par l'adorer.

Nous rîmes de plus belle à la réflexion de Rose. Et aussi étonnant que cela puisse paraitre, Emmett rougit. La suite du dîner se poursuivit dans la joie et la bonne humeur malgré la situation. Je m'étais éloigné lorsque nos jeunes mariés avaient coupé leur gâteau. Ceci dit je ne pouvais m'empêcher de vérifier que ma belle allait bien. Elle semblait complètement déconnectée de la réalité. A chaque fois que nos yeux se croisaient, je voyais qu'elle fuyait mon regard. J'avais aussi surpris son père, nous regarder tour à tour, Jacob, Bella et moi durant la soirée. Se doute-t-il de quelque chose ? Je n'arrêtais pas de me demander si tout aurait pu être différent, si j'avais été le voir pour lui déclarer tout l'amour que j'avais pour sa fille. Après tout, ce n'est qu'un père qui veut faire le bonheur de sa fille. Comment aurait-il pu deviner que son bonheur serait en fait son plus grand malheur?

(Unchained Melody - Righteous Brothers)

Ce fut ensuite le moment tant attendu par tous : l'ouverture du bal par les mariés. Ce fut un crève cœur de la voir s'éloigner de moi pour aller danser avec lui. Lorsque les premières notes résonnèrent, mon cœur eut un raté. Cette chanson parlait pour moi. Tous ces mots, j'avais besoin de les lui dire.

Je laissai mes yeux fixés dans mon assiette. Je ne pouvais pas voir ça. Lorsque les applaudissements retentirent, Emmett me secoua doucement l'épaule pour me dire qu'il allait danser avec Rose et que Jasper faisait de même avec Alice. Je relevai alors la tête et m'aperçus immédiatement que Bella se trouvait seule sur la piste. Est-ce mon imagination qui me joue des tours ? Rosalie me fit un clin d'œil que je pris pour un encouragement. Je ne demandai pas mon reste et quittai la table pour rejoindre ma belle sur la piste.

Elle s'apprêta à quitter la piste de danse au moment où j'arrivai. Naturellement, je me saisis de sa main et passai mon autre main dans son dos afin de la rapprocher au plus près de moi. Mon corps s'enflamma comme une brindille sous le feu de ses doigts. Je pouvais sentir son rythme cardiaque s'accélérer à chaque fois que je rapprochais mes lèvres de son cou.

Nous profitâmes de ce moment comme si c'était le dernier. Les gens autour de nous ne comptaient plus. C'était comme si son mariage n'avait jamais eu lieu. Lorsque je fermais les yeux, je nous voyais danser tous les deux, sur cette plage, un soir d'été. Je voulais que ce fantasme devienne réalité. Je me fis alors une promesse. Un jour, elle deviendrait mienne même si je devais me battre jusqu'à mon dernier souffle pour cela.

POV Bella :

Toute cette soirée était un cauchemar. Entre les regards douteux de mon père et le manque d'intérêt total de Jake à mon égard, je me sentais délaissée. Je m'étais enfermée toute la soirée dans ma bulle protectrice. Tous mes gestes étaient machinaux et j'étais étonnée que personne n'ait remarqué que j'agissais comme un véritable robot.

Lorsqu'était venu le moment de couper le gâteau, j'avais fait ce qu'on attendait de moi. J'avais souri devant l'objectif mais au fond, mon cœur était mort. Il était à quelques mètres de moi et j'étais dans l'impossibilité de l'approcher, de le toucher. Toute la soirée, je n'avais eu qu'une envie : me jeter dans ses bras pour que l'on s'enfuie tous les deux, faire comme si cette journée n'avait jamais existé.

Lorsque l'ouverture du bal avait été annoncée, mes mains étaient devenues moites. Je détestais par-dessus tout me faire remarquer et j'avais eu l'impression d'avoir passé ma journée à être sous le feu des projecteurs. Je ne voulais plus qu'aller m'enfermer dans ma chambre et pleurer tout mon saoul. Je voulais le pleurer. Lui, cet amour perdu. J'avais tout gâché. Je ne pouvais m'en prendre qu'à moi.

Jake m'avait conduit sur la piste et Unchained Melody avait débuté. Une fois les applaudissements passés, Jake me demanda s'il pouvait s'éclipser pour rejoindre ses amis. Je me contentai d'acquiescer d'un hochement de tête. Danser n'avait jamais été son fort. Le mien non plus d'ailleurs. Mais lorsque j'avais senti la main d'Edward serrer la mienne et son bras passer autour de ma taille, je sus que c'était là qu'était ma place. Je profitai de ce moment comme si le temps m'était compté. Mon rêve devenait presque réalité : lui et moi. Il ne manquait plus que cette plage paradisiaque. Même si c'était trop tard, même si j'avais fait la pire connerie de ma vie, je voulais me battre pour former un « nous » avec lui.

Quand nos prunelles se croisèrent, je sus qu'il avait saisi toutes mes pensées comme j'avais déchiffré les siennes. Mes mains s'accrochaient désespérément à son costume comme une noyée à sa bouée de sauvetage. Je voulais le sentir encore contre moi. Je voulais ce peau contre peau qui me manquait tant depuis la veille.

Quand la chanson se termina, je dus à regret me séparer de mon amant. Il rejoignit la table en silence, me laissant en proie à mes angoisses. Tu l'as bien cherché Isabella ! Je fus contrainte d'accorder quelques danses à quelques invités afin de faire bonne figure. J'étais jeune mariée et pourtant au fond de moi, je ressentais l'amertume et le chagrin d'une veuve éplorée.

Vers deux heures du matin, Rose vint me dire qu'il était temps d'aller me changer afin de me rendre à l'hôtel avec Jake. Ce dernier ne pouvant quitter son garage, nous avions décidé de ne pas partir en voyage de noces. Je me rappelai que, lorsqu'il me l'avait annoncé, j'avais été déçue qu'il ne puisse pas s'absenter quelques jours de son travail pour passer du temps avec moi. Aujourd'hui, tout était bien différent. J'étais plus qu'heureuse de ne pas devoir partir. Je suivis donc Rose et Alice qui me guidèrent jusqu'à ma chambre. J'étais dans un état proche de la catatonie. Je redoutais plus que tout au monde cette nuit. Comment puis-je faire l'amour à un homme alors que tout mon être en désire un autre ? J'avais cette fois la nette impression d'être infidèle.

J'entendis à peine les paroles de mes amies.

- Nous allons te laisser te changer. Nous t'attendrons en bas.

J'hochai la tête. Je ne pouvais plus prononcer un mot. J'avais la gorge nouée. Je sentis les larmes piquer mes yeux. Je commençais à délasser mon bustier quand je sentis deux mains chaudes attraper les miennes. Mon souffle se coupa sous la surprise. Je n'eus pas besoin de me retourner pour savoir que c'était lui. Son toucher était pour mon corps et pour mon être une totale délivrance.

(Aerosmith - I don't want to miss a thing)

Au dehors, nous pouvions percevoir les notes de la mélodie diffusée par le DJ pour les convives restants. Je me laissai bercer dans ses bras au rythme de la musique.

Mon dos était collé contre son torse. Je pouvais percevoir chaque battement de son cœur. Il caressa mes bras du bout des doigts, déclenchant chez moi des frissons grisants. Il remonta ensuite ses mains expertes vers mes épaules et je les sentis redescendre vers mon dos. Il commença à défaire lentement le laçage de mon bustier. Une fois fait, il caressa mon dos comme il l'avait fait sur la plage en me passant la crème solaire. Ses doigts filèrent le long de chacun de mes muscles dorsaux, dessinèrent le contour de mes omoplates et suivirent le tracé de ma colonne jusqu'au creux de mes reins, m'obligeant à me cambrer sous la sensation.
Je ressentais une telle sensation de bien-être que j'avais peur de me réveiller pour constater que ceci n'était qu'un rêve. Lorsque je sentis ses lèvres douces se poser sur mes épaules, je n'eus plus de doutes sur la réalité de ce moment. Il devint ensuite plus entreprenant, faisant glisser ma robe à mes pieds. Etant toujours dos à lui, il me fit pivoter afin que nous soyons face à face. Il posa ses deux mains sur mes joues et dessina de petits cercles avec ses pouces sur ces dernières. Chaque geste était doux et tendre. Il déposa ensuite tendrement ses lèvres sur les miennes. Ce baiser ne contenait aucune urgence. Nous savourions tous les deux le plaisir d'être ensemble. Il se détacha ensuite de mes lèvres et traça une ligne brûlante de baisers sur ma mâchoire en direction de mon cou jusqu'à la naissance de mes seins.

Je penchai ma tête vers l'arrière afin de lui laisser plus d'accès. Sentir sa bouche parcourir ma poitrine encore couverte était merveilleux. Il dirigea ensuite ses mains dans mon dos afin de libérer mes seins. Je décidai de ne pas le laisser en reste et fis glisser la veste de son costume le long de ses bras. Il s'en débarrassa en un clin d'œil. Il replaça ses lèvres sur mon cou et reprit le même chemin que précédemment. Lorsque je sentis sa langue sur mes tétons, ce fut comme un feu d'artifice en moi. Nous ne prononçâmes aucun mot. Aucune parole n'avait besoin d'être dite. Nos soupirs et nos gémissements parlaient pour nous.
Au fur et à mesure de nos caresses et de nos baisers, nos gestes se firent plus pressants. Je déboutonnai habilement sa chemise. Je finis par la faire glisser à terre avant de caresser chacun de ses muscles puissants mais doux. Il m'allongea ensuite sur ce lit qui aurait dû recevoir mes premiers ébats avec Jake. Il s'écarta de moi et dans la lueur tamisée, je pus admirer son corps d'esthète. Mon amant enleva ses chaussures et ses chaussettes avant de déboutonner son pantalon. Il s'en débarrassa en quelques secondes. Il prit ensuite une de mes jambes et défit les lacets de ma bottine. Il l'ôta doucement et parsema ma jambe de baisers humides à travers le tissu de mes bas. Il fit de même avec l'autre jambe.

Mon rythme cardiaque menait une course frénétique. A chaque fois que sa bouche frôlait mon sexe à travers la dentelle, je ne pouvais empêcher ma respiration de devenir erratique. Lorsque je sentis ses doigts défaire l'attache de mon porte-jarretelle, je fixai mon amant. Je vis ses prunelles émeraude s'assombrir. Je sus en cet instant qu'il était aussi consumé par le désir que je l'étais. Il m'adressa son sourire en coin le plus craquant.
Il fit glisser tour à tour chacun de mes bas. La lenteur de ses gestes était une vraie torture. Il remonta le long de mon corps, sa peau frôlant la mienne. Au niveau de ma cuisse, il déposa un baiser sur sa marque. Il continua sa course jusqu'à ce que son corps chaud couvre le mien, sans toutefois faire peser tout son poids sur mon corps. Il m'embrassa plus langoureusement qu'auparavant. Je passai mes mains dans sa chevelure désordonnée. Les siennes parcoururent chaque centimètre de ma peau nu. Nous n'étions plus séparés que par la fine couche de nos sous-vêtements. A un moment, il se releva et me fixa des yeux. Je pouvais y lire tout l'amour qu'il me portait. J'étais complètement submergée par toutes mes émotions. Elles étaient décuplées à son contact. Il s'éloigna ensuite un bref moment de moi. Je restai figée de peur qu'il n'ait changé d'avis. Je l'observai et vis qu'il cherchait quelque chose dans la poche de son pantalon. Il en sortit un préservatif et ma… jarretière.

POV Edward

Lorsqu'elle aperçut sa jarretière, je vis d'adorables rougeurs faire leur apparition. Je remontai alors doucement mes doigts sur ses cuisses et fit descendre le dernier vêtement qui me séparait de sa féminité. Je passai ensuite le petit bout de tissu autour de sa cheville et le remontai jusqu'à sa place initiale. J'avais rêvé de lui faire l'amour avec uniquement cet accessoire depuis que je le lui avais ôté. Je rampai pour remonter jusqu'à ses lèvres et m'en emparai pour un langoureux baiser.

Je sentis ses petits doigts se glisser sous l'élastique de mon boxer et souris contre ses lèvres. Je l'aidai à faire descendre mon sous-vêtement. Elle en profita pour caresser mes cuisses puis mes fesses. Dire que j'étais dur était un doux euphémisme. Je déchirai l'emballage du préservatif et le glissai sur ma verge. Je pris chacune de ses mains dans les miennes et les relevai à hauteur de sa tête, de chaque côté de son visage. J'entrai ensuite doucement en elle. Me sentir à l'intérieur d'elle remplissait la partie vide de mon âme. Je me mus en elle d'abord lentement, sans la quitter du regard. Mes mouvements devinrent ensuite plus soutenus, encouragés par le rythme de son bassin contre le mien. J'avais besoin d'elle. Tout mon corps la réclamait et je pouvais lire dans ses yeux que la réciproque était vraie.

Lorsque nous atteignîmes tous deux notre apogée, je ne pus quitter ses yeux ravagés par le plaisir. Une larme coula le long de sa joue et je l'arrêtai d'un baiser tendre. Je me retirai et me débarrassai du préservatif usagé. Je la pris ensuite à l'intérieur de mes bras, désireux de prolonger cet instant merveilleux. J'aurais voulu rester ici pour l'éternité mais je savais que Rose m'avait donné très peu de temps. La dure réalité reprenait doucement ses droits. J'apposai alors un doux baiser sur son front et me levai pour me vêtir. Elle fit de même de son côté. Je l'aidai à s'habiller comme je l'avais déshabillé. Je ne voulais voir aucun vêtement recouvrir sa peau laiteuse, son corps magnifique mais je n'avais pas le choix.

Lorsque nous redescendîmes, Rose et Alice se tenaient toujours à l'endroit où je les avais quittées un peu plus tôt. Bella se retourna vers moi et déposa un dernier baiser sur mes lèvres. Je sentis une larme s'échapper de son œil et la chassai du bout des doigts. Cette larme n'avait rien à voir avec la précédente et nous le savions tous les deux. Je lui souris faiblement et elle repartit en direction du jardin. Pour ma part, je quittai la maison sans un mot, le cœur lourd comme la pierre…

POV Bella

Ces derniers instants avaient été magiques. Je voulais conserver chaque caresse et chaque baiser bien vivaces dans mon esprit. Malheureusement, je devais remplir des devoirs conjugaux, ce qui me rendait malade. Je rejoignis la tente et Jacob, l'âme en peine mais heureuse d'avoir pu vivre ces instants volés avec Edward. Mon mari était au milieu de ses amis et je pouvais voir son état d'ébriété avancée. Un frisson de dégoût me secoua. Les minutes passées avec Edward avaient détruit mon mutisme et ma catatonie. Je sentis que les heures qui m'attendaient aller être rudes. Je m'approchai de mon mari à contre cœur. Un fois à sa hauteur, je posai une main sur son épaule pour attirer son attention. Il se retourna et emprisonna ma taille dans ses bras pour me coller contre lui.

- Voilà ma poupée…

Jacob commença à lécher mon oreille devant tout le monde et un autre frisson de dégoût naquit le long de mon échine. Je tentai de m'écarter mais il était trop fort pour moi. Ses copains commencèrent à siffler, ce qui me mit particulièrement mal à l'aise.

- Jacob, nous devons partir.
- Quand tu veux bébé ! J'ai hâte de passer aux choses sérieuses.

Je me sentis légèrement blessée par sa remarque parce qu'elle sous-entendait que notre mariage avait moins d'importance que la nuit de noces. Néanmoins, je me sentis soulagée lorsque Jacob me lâcha. Il salua ses amis après avoir échangé quelques commentaires graveleux. Nous allâmes voir nos parents pour leur souhaiter le bonsoir. Jacob n'était plus en état de jouer les gentlemen et ses remarques plutôt déplacées semblèrent choquer mon père. Honteuse, je pris mon époux par la main et le guidai jusqu'à la voiture. Je ne lui demandai même pas son avis lorsque je pris la place du conducteur. Il était hors de question qu'il prenne le volant dans cet état. Je soupirai en repensant à l'instant magique que j'avais vécu avec Edward. En jetant un coup d'œil à Jacob durant le trajet, je regrettai encore plus ma décision de l'avoir épousé. Je ne l'avais jamais vu dans cet état.

Rapidement, nous arrivâmes à l'hôtel. Jacob eut au moins la décence de prendre les bagages et de récupérer les clés auprès du réceptionniste. Ce dernier nous félicita et nous indiqua comment nous rendre à notre chambre. Mon cher mari n'avait même pas pris la peine de réserver la suite nuptiale. Toutefois, je n'eus pas le temps de m'appesantir sur le problème. A peine la porte franchie, Jacob me sauta dessus. Sa bouche se plaqua contre la mienne presque avec violence. Son haleine alcoolisée me donna la nausée et je me forçai à respirer par le nez pour reprendre mes esprits. Ses mains se firent baladeuses avant d'atterrir sur mes fesses qu'il malaxa avec force.

- Ah Bella ! J'ai tellement envie de toi… Ca fait si longtemps et maintenant tu es mienne.

Je pouvais sentir son érection presser contre mon ventre pendant qu'il dévorait mon cou de baisers humides. Je fermai les yeux et m'imaginai au début de notre relation avec Jacob car celui qui était face à moi ce soir ne m'inspirait aucun désir. Malheureusement, ses caresses brusques et ses baisers goulus ne m'aidaient pas du tout. Je fis néanmoins un effort et glissai mes mains dans ses cheveux par automatisme. Aussitôt un autre visage surgit dans mon esprit et un gémissement de regret involontaire m'échappa. Jacob prit cela pour des encouragements et me souleva pour me jeter sur le lit. Le soudain changement me surprit et me ramena dans la réalité. Je vis mon époux se déshabiller rapidement avant de plaquer son corps nu contre le mien.
A une autre époque, j'aurais été en admiration devant la musculature et le corps de Jacob mais depuis quelques temps un autre adonis avait pris place dans ma tête. Je sentis une légère excitation en repensant à ses caresses tendres et passionnés, à ses baisers brûlants. Je m'arrêtai vite car je n'avais pas envie de mêler ces merveilleux souvenirs avec le comportement de Jacob en ce moment. Il me rappela d'ailleurs à l'ordre en se redressant et en arrachant ma culotte sous ma robe. Il remonta le tissu sur mes hanches et s'enfonça en moi sans prendre le temps de vérifier si j'étais prête à l'accueillir. Il grogna de plaisir n'attendit pas que je m'adapte à sa taille pour commencer à bouger. Dire que la sensation était désagréable était un doux euphémisme. Je sentis ma gorge se serrer et pris de grande inspiration pour ne pas craquer. Jacob bougea en moi avec frénésie m'arrachant quelques cris de douleur. Il sembla satisfait cependant car il dit d'une voix grave :

- Vas-y ! Crie ! J'aime t'entendre crier comme une chienne pendant que je te baise.

Ses paroles me choquèrent et me coupèrent le souffle. Il m'adressa un sourire carnassier avant de poser ses mains sur ma poitrine. D'un geste brusque, il tira sur le haut de ma robe pour la découvrir, déchirant le tissu au passage. Il se mit à jouer avec mes seins sans tendresse, tout en continuant à grogner et à tenir des propos salaces. Je me mis soudain à espérer qu'il jouisse rapidement pour mettre un terme à cette torture. Je fermai les yeux et priai, excusant son comportement par l'alcool. Je sentis les mains de Jacob descendre sur mes hanches qu'il agrippa avec force avant de s'enfoncer encore plus fort en moi. Il jouit en criant « Tu es à moi ! » et s'abattit sur moi de tout son poids, me faisant suffoquer. Il se dégagea et roula de son côté du lit sans un regard ni un baiser. Après quelques secondes, je l'entendis ronfler.

Ce qui venait de se passer était tellement choquant que je restai quelques minutes immobiles, essayant de me dire que tout ceci n'était qu'un cauchemar. Lorsqu'enfin je me relevai, la douleur qui m'élançait au niveau du sexe me prouva le contraire. Aussitôt, je me précipitai vers la salle de bain pour vomir. Je me sentais souillée. Une fois remise, je me relevai et me déshabillai pour me laver. Il fallait que j'ôte la sensation des mains de Jacob sur moi. Avant de me glisser dans la douche, je vis mon corps dans le miroir mural. Des traces bleues commençaient déjà à apparaître sur mes seins, mes hanches et mes cuisses. Je ne pus me regarder plus longtemps. Je me précipitai sous l'eau chaude et frottai ma peau de toutes mes forces jusqu'à ce qu'elle devienne rouge. Lorsque j'eus fini, je m'effondrai en pleurs dans la cabine. Que s'était-il passé ? Jacob n'avait jamais été comme cela auparavant. Pourquoi ce soir ? Pourquoi avait-il fallu qu'il gâche tout? J'en aimais un autre mais j'éprouvais de la tendresse pour Jacob. Mais j'étais incapable de savoir si je pourrais de nouveau lui faire face après cette nuit de noces désastreuse. Pourquoi Edward n'était pas à la place de Jacob ? Ce que nous avions vécu chez moi aurait dû être ma nuit de noces. Pas ce cauchemar… La gravité de la situation pesa comme une chape de plomb sur mes épaules. J'avais vraiment fait une erreur monumentale aujourd'hui et j'en payais les conséquences. Je me sentais si sale qu'imaginer être de nouveau avec Edward m'arracha de nouveaux sanglots.

L'eau de la douche se fit froide et je restai prostrée par terre, essayant de retrouver mon calme. Je finis par sortir et m'enrouler dans un peignoir. De retour dans la chambre, je vis Jacob étalé sur le lit et une nouvelle vague de nausées me submergea. J'avais besoin de m'échapper d'ici. J'avais besoin de retrouver mon paradis. J'avais besoin d'Edward… Sans réfléchir, je saisis mon téléphone et composai son numéro. Je m'enfermai de nouveau dans la salle de bain et attendis qu'il décroche.

- Allô ?

J'éclatai de nouveau en sanglots au son de sa voix.

POV Edward :

Lorsque j'éteignis le moteur de la Volvo, je laissai tomber ma tête sur le volant. Pourquoi ? Pourquoi tout cela doit-il m'arriver à moi? Qu'ai-je fait pour rencontrer l'amour et ne pas pouvoir en profiter ? Je défis ma ceinture de sécurité et quittai l'habitacle étouffant de ma voiture. J'ouvris la porte de la maison et montai les marches qui menaient à ma chambre tel un robot.

Je ne pris même pas la peine de me dévêtir et m'allongeai sur mon lit. Je goûtai très vite au salé de mes larmes que je ne pouvais plus retenir. Je n'avais jamais pleuré pour une femme mais je ne pouvais l'empêcher pour Bella. Elle n'était pas quelconque. C'était la femme de ma vie, ma meilleure amie, mon âme sœur. Il était impossible de briser ce lien qui m'unissait à elle.

Je tournai la tête et enfoui mon visage dans son oreiller. Son odeur avait presque disparu. Je finis par sombrer dans le sommeil. Je fus réveillé en sursaut par une vibration dans la poche de ma veste. Après avoir émergé, je cherchai mon téléphone. En tâtant l'intérieur de mes poches, je sentis un petit bout de tissu en dentelle. Je le pris et souris en regardant la jarretelle de ma douce. Elle avait dû la glisser là en se rhabillant. Je sortis de nouveau de ma léthargie à cause du vibreur de mon portable. Je trouvai finalement l'appareil et m'en saisis. Sans prendre la peine de regarder le nom de mon correspondant, je décrochai.

- Allô ?

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