lundi 27 décembre 2010

Chapitre 5 : Décisions

POV Bella :

Mes yeux arrivaient difficilement à s'ouvrir. Je clignai des paupières et la lumière aveuglante de la pièce m'obligea à les refermer. Pourquoi ai-je l'impression qu'un orchestre joue à guichet fermé dans ma tête ? J'essayai de forcer mon esprit à se remémorer les souvenirs de la veille mais rien que le fait de penser me donnait mal au crâne. Soudain, je sentis un corps bougé contre le mien. Je priai alors intérieurement pour ne pas avoir fait une autre bêtise du genre de celle de l'avant-veille. Je me tournai très délicatement afin de ne pas réveiller la personne qui se trouvait à côté de moi. Puis j'ouvris les yeux. Le choc ! C'est pas possible! C'est un cauchemar ! J'ai recommencé ?! Bon allez réfléchis Bella ! Mais comment fait-on pour réfléchir quand on a la gueule de bois ? Gueule de Bois ? Oh Mon Dieu ! Tous mes souvenirs de la veille me revinrent alors comme un boomerang ! La plage, le musée, le barbecue, le jeu, la Tequila, Edward, French Kiss, Tequila ! Rien que d'y penser mon mal de tête empira. Je ne parvins cependant pas à me rappeler la fin de la soirée. Je levai la couette et inspectai ma tenue… Je n'étais pas nue et lui non plus. Inutile donc de faire des conclusions hâtives !

Je décidai de me lever afin de quitter cette maison le plus vite possible. Mais comment vais-je faire ? C'est Rose qui m'a emmenée! Tant pis je ferai du stop ! Il faut que je m'éloigne au plus vite, c'est la seule chose dont je suis sure. Je me glissai alors le plus délicatement du lit et cherchai mes vêtements du regard !

- De l'autre côté du lit !

Merde ! Je ferais une très mauvaise cambrioleuse ! 

- Merci…
- Tu pensais me réveiller avant de te sauver ?
- Heu, franchement ? Non !

Je restai figée. Je mourrai d'envie de lui poser la question qui me taraudait l'esprit.

- Hum… Edward ? Je voulais savoir… Enfin je me demandais si…
- Non, nous n'avons rien fait hier soir, même si tu t'es jetée sur moi !
- QUOI ? Mais c'est pas vrai ! Je ne me suis pas jetée sur toi !
- Oh que si tu l'as fait !
- Mais… Peu importe ! Tout ce que je veux c'est rentrer chez moi !

Je m'apprêtai à aller récupérer ma robe quand la porte s'ouvrit avec fracas !

- Debout Eddychounet… Le p'tit déj' est…

Les yeux d'Emmett se posèrent alors sur moi. Je me sentis rougir jusqu'aux oreilles. Emmett était resté la bouche ouverte, son regard faisant la navette entre Edward et moi… Rose arriva derrière lui et me fit un grand sourire.

- Allez viens mon gros nounours. Laissons-leur un peu d'intimité !

Rose va me le payer. Je ne pouvais pas avoir plus honte que maintenant. Ils sortirent en claquant la porte et j'entendis le rire d'Emmett résonner dans l'escalier … Je me rendis alors de l'autre côté du lit, récupérai ma robe et me vêtis à la hâte. Edward se leva et se dirigea vers sa pile de vêtements. Je pouvais sentir son regard brûlant dans mon dos. Je n'osai pas le regarder car son corps aurait eu tendance à me mettre dans tous mes états et je n'en avais pas besoin ce matin !

- Tu veux que je te ramène ?
- Merci, mais je pense que Rosalie pourra le faire.

Ma voix était cinglante. Je ne voulais pas être méchante mais c'était plus fort que moi. Je croisai alors son regard et y vit un éclat de tristesse. Il baissa la tête et ses épaules s'affaissèrent légèrement. Je soupirai et m'approchai de lui.

- Ecoute Edward, je suis désolée… Je ne sais plus où j'en suis ! Il faut que je réfléchisse à tout ça…
- Je sais mais c'est tellement difficile de rester loin de toi… Depuis que je te connais je n'ai qu'une envie, c'est d'être près de toi.
- Moi aussi mais je ne peux pas effacer mon passé et mon avenir d'un coup de baguette magique.

Il leva un regard abattu mais fiévreux vers moi avant de poser sa main sur ma joue. La douceur de sa caresse me fit frissonner et je retins de justesse un soupir. Il me détailla longuement avant de murmurer dans un souffle.

- C'était tellement dur de te résister cette nuit.

Bravo Bella ! Je ne sais pas encore ce que j'ai fait mais bonjour le résultat ! 

- Pour être franche, je crois que tous mes souvenirs se sont évaporés après mon troisième verre de Tequila mais peu importe. Je présume que je te dois des excuses.

Il abaissa sa main et l'air s'électrifia. Nous étions si proches que son parfum me parvenait par effluves. Son corps m'appelait comme jamais mais je m'en fichais car j'étais piégée par son regard triste. Il m'adressa un faible sourire avant de me répondre.

- J'aimerais te dire que je regrette mais ce n'est pas le cas. Tout m'appelle en toi.

Je sentis mon bas ventre prendre feu. J'avais envie de lui, de son corps contre le mien, de sa bouche sur ma peau ! Mon Dieu, j'en rêve toutes les nuits depuis que j'ai connu la chaleur de nos étreintes. Je me laissai aller un instant à mes souvenirs et posai mes mains sur ses joues. Nos yeux cherchèrent une lueur de doute ou d'hésitation dans le regard de l'autre pour éviter ce qui allait suivre mais ne trouvèrent que de la passion et du désir.

J'approchai sa tête près de la mienne et je pus sentir son souffle chaud sur mes lèvres. Je perdis peu à peu la raison et fermai les yeux pour me délecter de ce moment. Je sentis d'abord sa langue caresser délicatement ma lèvre inférieure puis sa bouche se posa très doucement sur la mienne. Ce baiser était empli de délicatesse et de douceur. Peut-être sera-t-il le dernier que nous échangerons ? Ma bouche bougea en rythme avec la sienne. A mon tour, je passai ma langue sur ses lèvres et il m'offrit immédiatement l'accès à sa saveur sucrée. Nos langues se cherchèrent, puis se câlinèrent lentement. Il n'y avait aucune urgence, nous étions bien. Ce moment était le nôtre.

Quand nous arrivâmes tous deux à bout de souffle, il déposa de petits baisers sur ma mâchoire et le long de mon cou. Il enroula ses bras autour de mon corps et me serra contre lui. Je ne pus empêcher mes larmes de couler le long de mes joues. Je ne voulais pas sortir de cette chambre, je voulais ne jamais briser cette étreinte. Malgré tout, je m'éloignai à contrecœur de la chaleur de ses bras et baissai mon regard. Je ne pouvais pas croiser ses yeux maintenant sinon mes bonnes résolutions voleraient en éclat. Il me releva le menton et essuya mes traitresses de larmes du bout des doigts. Je lui fis un pauvre sourire pour le rassurer. Je sentais que l'amour qui naissait en moi pour cet homme allait être de ceux qui ne s'oublient jamais. Une partie de moi lui appartiendrait toujours et chérirait les souvenirs de nos moments passés ensemble. Seulement, les souvenirs ma belle, c'est bien joli mais on ne peut ni les toucher, ni les sentir, ni les serrer contre soi…

POV Edward

La nuit avait été très dure et très éprouvante. Après que Bella se soit endormie, je n'avais pas pu m'empêcher de laisser divaguer mes pensées et d'imaginer ce qui aurait pu se passer si je n'avais pas dit non. Et pour en rajouter à mon supplice, elle s'était mise à gémir mon prénom une bonne partie de la nuit. Autant dire que cela n'avait pas aidé mon érection déjà bien douloureuse. Mais c'était tellement agréable de sentir son petit corps chaud pressé contre le mien. Tous mes tourments s'évaporaient lorsque je baissais mon regard et que j'apercevais son visage éclairé par la lueur de la lune.

Lorsque je m'étais réveillé, j'avais senti les bruissements des draps et le froid qui avait envahi mon lit. Mon Dieu, je ne peux plus me passer d'elle ! J'aurai voulu que cette nuit ne se termine jamais. Quand j'avais levé les yeux vers elle, je l'avais vu scanner la chambre du regard et j'avais deviné qu'elle cherchait ses vêtements. Je lui avais alors fait savoir que j'étais réveillé en lui indiquant où ils se trouvaient. Elle s'était figée. J'avais très vite supposé qu'elle avait pensé fuir la maison sans que personne ne s'en rende compte. De toute façon, c'était peine perdue. J'avais entendu mes parents rentrés au petit matin. Je craignais un peu leur réaction. Eux non plus n'étaient pas de grands fans de Tanya mais ils se faisaient un devoir de respecter mes choix et mes décisions.

Ensuite, je n'avais pas pu m'empêcher de l'enlacer et de la serrer dans mes bras. Je voulais trouver un moyen de la retenir mais je savais qu'il ne fallait pas lui forcer la main. Elle risquait de se braquer et de prendre des décisions pour de mauvaises raisons. Alors je m'étais fait un point d'honneur à ne pas faillir et à respecter son besoin de réfléchir. Je n'étais pas certain de pouvoir accepter sa décision si elle était en ma défaveur mais tout ce que je voulais, c'était son bonheur.

Je m'habillai rapidement et la précédai dans l'escalier. J'étais certain qu'Emmett avait déjà répandu la nouvelle que je n'avais pas dormi seul. Lorsque nous pénétrâmes dans la cuisine, tous les yeux convergèrent dans notre direction. Ceci ne fit qu'accentuer le malaise de Bella. J'aurais voulu la rassurer mais à cet instant, je m'en sentais incapable. Un coup d'œil à ma mère me fit comprendre qu'elle avait saisi toute mon angoisse. Elle échangea un bref regard avec mon père et s'avança vers Bella.

- Bonjour Bella, je suis ravie de faire ta connaissance. Je m'appelle Esmée et voici mon mari Carlisle.

Ma mère avait parlé avec toute sa douceur maternelle et je lui en étais reconnaissant. Il n'y avait dans sa voix aucun mépris, ni aucun jugement envers moi ou envers Bella.

- Bonjour Monsieur et Madame Cullen.

Bella avait répondu d'une toute petite voix timide.

- Tut Tut… Ha non Bella, Monsieur et Madame Cullen étaient mes beaux parents.

Maman accompagna sa phrase d'un sourire éclatant.

- Dis donc Eddy t'as l'air fatigué, t'as pas beaucoup dormi cette nuit !

J'avais presque oublié mon nigaud de frère qui ne pouvait pas s'empêcher de briser ce moment si particulier à mes yeux. Je lui lançai un regard menaçant. Et ma mère qui se trouvait juste derrière lui se retourna pour lui envoyer une magistrale tape sur la tête.

- Aie ! Quoi ? Qu'est ce que j'ai dis ?
- Justement Emmett ! Tu ferais peut-être bien de te taire et de t'occuper la bouche.

Ma mère avait encore une fois rabattu le caquet de mon dadet de grand frère. Elle se retourna ensuite vers Bella.

- Ma chérie installe-toi. Que veux-tu pour le petit déjeuner ?
- Oh mais c'est que … je ne veux pas vous déranger !
- Mais non voyons ! Tu ne nous déranges pas … Assieds-toi !

Pour mon plus grand bonheur, Bella prit un siège et s'assit aux côtés de Rosalie. Ma mère se tourna ensuite vers moi, m'ébouriffa les cheveux et déposa un baiser sur ma joue. Elle n'avait jamais perdu cette habitude depuis que j'étais tout petit. C'était son rituel avant que je ne parte à l'école chaque matin. J'avais grandi mais ma mère n'avait jamais arrêté. A ces yeux, je supposais que j'étais toujours son petit garçon ! Je pris place à côté de Bella étant de fait en face d'Emmett. Celui-ci n'arrêta pas de hausser les sourcils de façon suggestive et de pointer sa tête en direction de Bella. Je lui refilai alors un coup de pied dans les tibias.

- Aie ! Je vois que le sexe n'améliore pas ton humeur matinale…
- Emmett !

Je grognai presque. Je n'avais pas envie que ce balourd fasse fuir ma belle.

- Qu'est ce que tu prends pour déjeuner ma chérie ?
- Heu… Un café m'ira très bien Madame Cul… Heu… Esmée.

Ma mère alla chercher une tasse et servit Bella. Nous déjeunâmes en silence, ce qui était étonnant de la part d'Emmett. Je ne pouvais m'empêcher de jeter des coups d'œil en coin vers Bella. Elle semblait en pleine réflexion et ne cessait de jouer avec sa petite cuillère. Après avoir terminé, Bella se tourna vers son amie.

- Rose, pourrais-tu me ramener ?
- Bien sûr. Aucun souci, on y va quand tu veux.

Le moment que je redoutais le plus était enfin arrivé. Je me levai en même temps que Bella et la suivis jusque dans le hall d'entrée.

- Bon et bien…
- Oui…
- Je ne sais pas ce qu'il faut dire dans ce genre de cas Edward. Je suis désolée. J'aimerais avoir une formule toute prête dans ma tête mais je ne trouve pas.

Je posai alors mon front contre le sien.

- Moi aussi ma belle. Promets-moi juste de me dire ce qu'il en est quand tu sauras.
- Je te le promets.

Je déposai un tendre baiser sur sa tempe avant de me faire interrompre par un raclement de gorge. Rosalie se tenait juste devant nous.

- On y va Bella.
- Oui et merci pour la soirée…

Une fois mes rêves de félicité enfuis, je me retournai vers Emmett qui avait pris un visage grave.

- C'est plus sérieux que je ne le pensais, n'est-ce pas ?

Je n'arrivais à formuler aucune réponse cohérente. Mon frère s'approcha alors de moi et me donna une accolade.

- Je l'ai dans la peau cette fille Emmett. Je ne sais pas comment je pourrais vivre sans elle.
- Elle fera le bon choix mec. J'en suis sûr.

J'acquiesçai et partis en direction de mon piano. Je ressentais le besoin irrépressible de jouer encore et encore cette mélodie. C'était tout ce qui me restait pour me souvenir d'elle.

POV Bella :

Rose et moi n'avions pas échangé un mot pendant tout le trajet. Lorsqu'elle m'avait déposée, je n'étais pas sortie de ma léthargie. J'avais juste vaguement entendu qu'elle me disait qu'elle m'appellerait plus tard. Quand je franchis la porte, le son d'un match de baseball me parvint aux oreilles. Je priai intérieurement pour que Jake ne soit pas ici. Je n'avais la force de l'affronter maintenant. Je m'approchai discrètement du salon et poussai un soupir de soulagement lorsque je vis mon père, seul.

- Bonjour papa.
- Bonjour ma chérie, je ne t'ai pas entendue rentrer…
- Oui c'est parce que je ne suis pas rentrée. J'ai dormi chez Rose. Excuse-moi de ne pas t'avoir prévenu.
- Ce n'est pas grave chérie. Je m'en doutais un peu. C'est bon de te revoir sourire quand elles sont là.
- Je suis un peu fatiguée. Je vais monter me reposer quelques heures.
- Oui tu as l'air d'en avoir besoin. Tu as petite mine. Il faut que tu sois en forme pour demain. C'est le grand jour.
- Oui… Je sais.

Sans un mot de plus, je me retournai pour emprunter l'escalier et rejoindre ma chambre. Lorsque je pénétrai dans cette dernière, je m'effondrai sur mon lit en pleurant. Pourquoi ma vie a-t-elle autant basculé en l'espace de deux misérables jours ? Combien de larmes faut-il pour noyer un chagrin d'amour ? Parce que c'était bien de cela dont il s'agissait. En seulement quelques jours, j'étais tombée totalement et irrévocablement amoureuse d'Edward Cullen. A-t-on le droit de tout quitter, simplement parce qu'on se rend compte, un peu tard, qu'on s'est trompé ? La vie nous réservait parfois de nombreuses surprises, l'amour était sans aucun doute la plus belle mais aussi la plus dévastatrice. Mon cœur était ravagé d'aimer un homme alors que j'étais promise à un autre. Fatiguée de pleurer, je finis par m'endormir.

Quand je me réveillai, j'avais la gorge enrouée d'avoir autant pleuré. Mes rêves étaient peuplés par SON visage. Est-ce que ce sera toujours comme ça ? Est-ce que quand je serai mariée à Jacob, je ne cesserai jamais de penser à lui ? Est-ce qu'un jour son sourire arrêtera de me hanter ? Je me levai et pris quelques vêtements dans mon armoire. Je sortis de ma chambre et me dirigeai vers la salle de bain. En passant dans le couloir, je reconnus la voix de Jacob et de Billy. J'avais intérêt à faire bonne figure en descendant. Je marchai donc sur la pointe des pieds et m'enfermai dans la salle de bain. Je posai mes vêtements et m'approchai du miroir. J'avais une tête à faire peur. Je fus même étonnée que Charlie n'ait pas remarqué la tristesse qui se lisait dans mes yeux. Je me forçai alors à sourire devant le miroir. J'étais ridicule et j'en avais bien conscience mais il fallait absolument que je me recompose un visage serein avant de les rejoindre.

Je me déshabillai et rentrai dans la douche. Je laissai l'eau chaude détendre mes muscles crispés. Je baissai alors les yeux sur la marque qu'il m'avait laissée sur la cuisse et remarquai qu'elle était en train de disparaître. Ce constat suffit à remplir mes yeux de larmes. Je laissai couler ses traitresses et me laissai glisser sur le carrelage froid de la douche. J'avais enfoui ma tête dans le creux de mes bras, enroulés autour de mes genoux repliés. Je n'arrivais plus à arrêter les pleurs. Au bout d'un long moment, mes sanglots finirent pas se tarir et je repris conscience de l'endroit où j'étais. L'eau était à présent tiède et je n'avais plus beaucoup de temps avant qu'elle ne devienne glacée. Je me savonnai et me rinçai alors rapidement. En sortant de la cabine, je m'enroulai dans une serviette et me dirigeai vers le miroir. Mes yeux étaient gonflés mais qu'importe, je n'aurais qu'à prétexter que j'étais encore fatiguée. Je me séchai et m'habillai d'un pantacourt beige et d'un débardeur chocolat. Je brossai rapidement mes cheveux et les attachai dans une queue de cheval. Je soufflai ensuite un bon coup devant la glace et sortis de la pièce.

En descendant, je passai par la buanderie pour déposer mes affaires sales dans le panier à linge et me dirigeai vers la cuisine. Charlie, Billy et Jacob se turent à mon arrivée.

- Ah te voilà enfin la marmotte.
- Bonjour ma puce.
- Bonjour Bella.

J'embrassai rapidement Jake qui s'était levé pour m'enlacer et adressai un petit signe de la main à mon futur beau-père. Charlie me scruta plus attentivement et fronça les sourcils.

- Bella est-ce que ça va ? Tu as mauvaise mine ma chérie. Tu ne te sens pas bien ?

Que puis-je lui dire ? Non Charlie ça ne va pas. Je m'apprête à épouser un homme que je n'aime pas d'un amour sincère et à laisser mon âme sœur derrière moi !

- Non ça va. Juste encore un peu de fatigue. J'ai du mal à récupérer de ma nuit.
- Qu'as-tu fais cette nuit ?

Je me tournai alors vers Jacob et cherchai une excuse qui pourrait justifier cette immense fatigue. Je détestais lui mentir mais je ne pouvais décemment pas lui avouer que j'avais passé la nuit dans les bras d'un autre homme. Je l'entrainai en direction du salon afin d'avoir un peu d'intimité. Je pouvais lui avouer que je m'étais prise une cuite mémorable mais pas devant Charlie.

- En fait j'ai passé la nuit chez Rose avec Alice et disons qu'on a un peu trop bu…

Jake me sourit alors tendrement.

- Ma Bella ne supporte donc pas l'alcool ? Je tâcherai de te surveiller au mariage pour que tu ne boives pas trop de champagne.

Il me serra dans ses bras et posa sa tête sur la mienne. Du champagne, il m'en faudra des caisses entières pour oublier ce que je vais faire ...

POV Edward

Je tournais comme un lion en cage dans cette maison. L'attente était insoutenable. Je me demandais si elle tiendrait sa promesse. Si elle me dirait ce qu'elle allait choisir. J'avais essayé de dormir mais à chaque fois que je fermais les yeux, je revoyais son visage et les images de nos baisers et de nos ébats défilaient derrière mes paupières. Et lorsque je les ouvrais, elle n'était pas là. Peut-on devenir fou par amour ?
Même mon piano, qui pourtant était source d'apaisement pour moi, me rendait fou. Avant de la rencontrer, je n'avais jamais réellement cru au grand amour. Bien sûr, j'espérais qu'une fille spéciale existait et m'attendait quelque part. Mais quelles étaient mes chances de la rencontrer ? Il fallait beaucoup de chance pour tomber sur la bonne personne, au bon endroit et maintenant que c'était fait, l'amour allait me tourner le dos tout simplement parce que ce n'était pas le bon moment. Je ne pouvais plus rester une seule minute de plus dans cette maison. Je devais aller la retrouver, la supplier, me jeter à ses pieds, lui crier mon amour et que sais-je encore.

J'attrapai mes clés de voiture et descendis l'escalier. Je me retrouvai alors nez à nez avec mon frère.

- Hey où tu vas comme ça ?
- Je vais la voir Emmett.
- Oh Oh Oh ! Attends un peu ! Quoi ? Qu'est-ce que tu veux faire ?
- Il faut que j'aille la voir. J'ai besoin de lui parler, de savoir…
- Arrête Edward. Il faut que tu te calmes. Réfléchis un peu. Tu vas débarquer chez elle et dire quoi à son père. « Salut je suis le mec que votre fille s'est tapée pour son enterrement de vie de jeune fille… »
- C'est très fin Em'. Je ne sais pas ce que je vais lui dire mais je dois la voir. J'ai besoin de la voir, de la toucher.

Désespéré, je m'effondrai sur la dernière marche de l'escalier, le visage enfoui dans mes mains pour cacher les larmes qui naissaient au coin de mes paupières.

- Aide-moi grand frère. Je suis complètement perdu. Je… Je crois que… Non, j'en suis sûr.

Je levai les yeux vers mon frère qui semblait très inquiet pour avouer pour la première fois ce que je ressentais à voix haute.

- Je l'aime.
- Bordel Edward ! J'ai toujours rêvé que tu te réveilles et que tu trouves la fille idéale pour toi. Jamais j'aurais cru qu'elle serait fiancée à un autre. Tu sais que tu ne fais jamais rien comme tout le monde. T'es vraiment le roi des emmerdeurs.
- Je sais. Je n'ai pas choisi de tomber amoureux. Si je pouvais, je… En fait, non. Je crois que je préfère souffrir et avoir connu cela une fois que de ne jamais avoir rencontré Bella.

Emmett s'assit à mes côtés et me prit dans une étreinte fraternelle.

- T'es vraiment un cas désespéré p'tit frère. Mais je t'aime assez pour t'aider…

Il sortit de sa poche un papier qu'il me tendit.

- C'est un petit cadeau de Rose pour toi. Vu ce que tu viens de m'avouer, je crois que c'est la bonne chose à faire. Je ne te dirai qu'une chose Edward : Carpe diem ! Et ne va surtout pas répéter à Jasper que je connais une expression latine sinon je te fais bouffer ta chemise.

La bonne humeur d'Emmett me fit du bien et je le remerciai chaleureusement avant qu'il ne me laisse seul avec ce petit bout de papier. Je le dépliai et je fus surpris de découvrir de quoi il s'agissait. C'était la carte de la bohémienne que Bella avait récupéré la veille au musée. La prédiction était dès plus ironique et s'il n'y avait eu qu'elle, je crois que je serais devenu complètement fou. Ce qui retint mon regard fut le petit message griffonné par Rosalie.

Fonce et ne regrette rien !
555-321

Je compris aussitôt qu'il s'agissait du numéro de Bella. Sans hésiter, je remontai dans ma chambre et saisis mon portable. Je devais à notre histoire d'essayer. Avant de réfléchir à mon geste, j'envoyai un texto à ma belle :

J'ai besoin de te voir. C'est trop dur sans toi.
Je t'en prie, rejoins-moi où tout a commencé.

Je m'assis sur le sol, adossé à mon lit pour attendre la réponse. Les minutes passèrent et le désespoir me gagna. Soudain mon portable vibra, affichant son numéro. Mon cœur fit un bond dans ma poitrine. Les mains moites et tremblantes, j'appuyai sur le bouton pour ouvrir le message. Il était simple, bref mais tellement bon.

D'accord.

Je sautai sur mes pieds et fonçai vers ma voiture. Je croisai ma mère dans le garage et elle me lança un regard doux en me souhaitant bon courage. Il faudra un jour qu'elle m'explique comment elle fait pour tout savoir sur moi. Un truc de mère à tous les coups !

POV Bella :

La fin d'après midi était passée très vite. Billy et Jake étaient restés pour dîner et j'avais prétexté un grand besoin de sommeil à Jacob pour être seule cette nuit.

Lorsque j'étais remontée dans ma chambre, j'avais la ferme intention de m'enrouler dans ma couette afin de pleurer tout mon saoul et de dormir jusqu'au lendemain matin.

Ce qui devait être le plus beau jour de ma vie se transformait littéralement en un véritable cauchemar.
Je m'assis sur mon lit et pris ma tête entre mes mains. Comment oublier cette nuit qui a tout changé ? Comment lui expliquer que je ne peux pas rompre mes fiançailles maintenant ? J'avais fait trop de promesses à Jacob et à ma famille pour tout plaquer maintenant. Et surtout comment affronter son regard si je lui dis toutes ces choses ? Je lui avais fait la promesse de lui signifier ma décision mais je n'en avais décidément pas le courage.

Je fus sortie des mes sombres pensées par mon téléphone qui vibra sur mon chevet. Je m'en saisis, pensant que c'était Rose qui prenait de mes nouvelles mais je fus surprise de voir s'afficher un numéro inconnu. J'ouvris alors le message et lâchai le téléphone de stupéfaction.

J'ai besoin de te voir. C'est trop dur sans toi.
Je t'en prie, rejoins-moi où tout a commencé.

Je me laissai alors tomber sur le sol, adossée à mon lit et repris le téléphone entre mes mains. Je lus et relus le message inlassablement. Inutile de te demander qui lui a donné ton numéro ! Mon cœur avait raté plusieurs battements. Après tout, je lui avais fait la promesse de tout lui dire et j'allais m'y tenir même si cela allait être pénible et douloureux pour tous les deux. Je composai donc un rapide message et le lui envoyai.

D'accord.

Sans attendre une minute de plus et, pour ne surtout pas changer d'avis, je descendis rapidement les marches de l'escalier et saisis mes clés de voitures pendues dans l'entrée.

- Mais où vas-tu à cette heure-ci, Bella ?
- Heu… Alice a un petit souci de voiture. Je vais la chercher pour la ramener chez elle.
- Ne rentre pas tard. Je te rappelle que demain tu te maries.
- Oui Papa, je ferai vite…

J'étais presque devenue incollable sur le mensonge et les excuses bidon ces derniers jours. Je revins alors à la réalité et me dirigeai vers ma voiture. Une fois le moteur enclenché, je pris la direction de l'endroit qui avait changé ma vie. J'allumai la radio et tombait sur une chanson aux accords suaves.

(Lykke Li - Possibility)

Cette musique si mélancolique chamboula encore plus mon cœur. Elle reflétait complètement mon état d'esprit.

Comment arriverai-je à supporter son absence ? Comment accepter que lui passe sa vie avec une autre ? Comment supporter la seule pensée qu'il fasse l'amour à une autre que moi ? Je voulais cet homme de tout mon cœur et de toute mon âme.

Je ne pouvais pas laisser parler ma jalousie envers cette femme. Il avait le droit au bonheur, et je savais qu'un jour ou l'autre, il passerait à autre chose. Comme il me l'a dit si justement « Ce sera comme si je n'avais jamais existé. »

A la fin de la chanson, j'arrivai enfin à destination. Sa voiture n'était pas ici. J'en conclus donc que j'étais la première à être arrivée. Ce n'était pas plus mal, j'avais besoin d'un peu de temps pour me dessiner un masque d'impassibilité. Je savais déjà que cette confrontation serait très difficile…

POV Edward

J'étais très nerveux à l'idée de la retrouver. J'étais excité comme un gosse le matin de Noël mais j'étais aussi terrifié à l'idée qu'elle me dise qu'elle ne renoncerait pas à son mariage. Je roulais à vive allure. J'avais besoin de la voir et de la retrouver au plus vite. Je ne pourrais plus vivre sans la chaleur de son corps. J'aimais son rire, j'aimais l'habitude qu'elle avait de se mordre la lèvre quand elle était nerveuse ou excitée, j'aimais les rougeurs qui apparaissaient régulièrement sur son si joli minois. J'aimais tout de cette femme.
Lorsque j'arrivai sur le parking, je ne vis qu'une grosse camionnette rouge. J'ignorais quelle voiture elle conduisait. En fait, j'ignorais bien des choses sur Bella Swan. Et toutes ces choses, je voulais les apprendre avec elle à mes côtés.

Je courus jusqu'à la plage qui avait accueilli nos ébats deux soirs plus tôt. Elle était là, debout, face à la mer, les bras repliés sur sa poitrine. Ses cheveux virevoltaient dans la douce brise qui soufflait. Je m'approchai alors d'elle lentement. Je ne voulais pas briser ce moment de quiétude dans lequel elle semblait s'être plongée.

Je passai alors très doucement mes bras autour de sa taille. Je la sentis se raidir sur l'instant puis se détendre en basculant sa tête contre mon torse. Nous restâmes quelques minutes blottis l'un contre l'autre à regarder les vagues s'échouer à nos pieds. Puis elle se retourna vers moi. Je pouvais voir des larmes perler au coin de ses yeux. Je compris alors très vite la situation.

Je fis un pas en arrière, encore abasourdi par cette révélation silencieuse qui avait secoué tout mon être. Il n'y avait pas besoin de mots entre Bella et moi, nos yeux parlaient pour nous. Et ce que j'avais lu au fond de son regard m'avait littéralement déchiré le cœur. Elle avait fait son choix, et de toute évidence, ce choix ne me concernait pas.

- Attends Edward ! Laisse-moi t'expliquer.
- Je crois que j'ai compris. Tu n'as rien à m'expliquer.

Je me retournai alors pour partir mais elle m'attrapa le bras.

- S'il te plaît, reste…
- Je ne crois pas que ce soit une bonne idée.

Elle lâcha alors mon poignet, se tourna à son tour face à la mer. J'entendis des sanglots étouffés. Bravo Cullen ! Toi qui t'étais promis de ne pas faire souffrir cette fille, on peut dire que c'est réussi !
Je me dirigeai vers elle et la serrai dans mes bras pour la plaquer contre mon torse. Au début, elle fut réticente, puis elle laissa aller son chagrin contre mon T-shirt. J'avais si mal de la voir ainsi. Je ne voulais pas qu'elle souffre de la situation et c'était exactement ce qui se passait. Je la berçai tout contre moi en lui caressant les cheveux et en lui fredonnant l'air qu'elle m'avait inspiré. Ce geste finit par l'apaiser et ses sanglots se tarirent.

- Pardon ma Bella, je t'avais dit que je respecterais ton choix et je n'en fais rien…
- Ce n'est pas de ta faute, c'est de la mienne. Si seulement je pouvais…

Ses larmes reprirent leurs droits. Je la calai alors plus fort contre mon torse et repris les mêmes gestes qu'auparavant. Bien vite elle se calma. Elle leva alors son visage vers le mien et passa son index sur mes lèvres. Ce geste déclencha en moi une myriade de frissons.

- Edward, accorde-moi une dernière fois cette nuit.

Elle avait murmuré ces mots si bas que je n'étais pas sûr de les avoir entendus. Mais quand elle leva ses yeux sur moi, son regard était noirci par le désir qui la consumait. Je me jetai alors à ses lèvres tel un naufragé à un canot de sauvetage. Je ne parvenais pas à calmer toute la fougue que je contenais depuis deux jours.
Ses mains fourragèrent dans mes cheveux pendant que les miennes redécouvraient chaque parcelle de son corps. Je voulais mémoriser chacune de ses courbes pour ne pas les oublier lorsqu'elle ne serait plus là.
J'accédai bien vite au plaisir de lier sa langue à la mienne. Ce baiser n'avait rien de doux. Il était régi par les pulsions qui guidaient nos corps et par notre désespoir. Je sentis ses mains glisser de mes cheveux jusqu'à ma nuque puis tout le long de ma colonne vertébrale. Lorsqu'elle parvint en bas de mon dos, elle fit glisser ses doigts sous l'ourlet de mon T-shirt. Le contact entre nos peaux déclencha en moi une violente décharge électrique. Elle le tira vers le haut et je détachai mes lèvres des siennes afin de le faire passer par-dessus ma tête. J'aurais dû à ce moment précis prendre mes jambes à mon cou et sauver le peu de dignité qu'il me restait. En lui faisant l'amour une dernière fois, je savais que je perdrais ma raison et mon cœur. La douleur risquait d'être insoutenable. Rien que pour cette raison, j'aurais dû couper court à cet instant magique mais je n'en fis rien parce que chaque fibre de mon être, de mon âme et de mon cœur appartenait à cette beauté brune, à cet ange meurtri. Si je devais souffrir mille morts pour une seconde dans ses bras, je le ferais sans hésiter.

Son débardeur rejoignit donc mon T-shirt et je m'attaquai à son soutien gorge. Je fis glisser les bretelles le long de ses bras et jetai le dessous au loin. Je me collai instantanément contre sa poitrine. Ce contact peau à peau fit éclater chaque cellule de mon être. Je sentis ensuite ses doigts s'immiscer sous la ceinture de mon jean. Elle les dirigea vers le bouton qu'elle défit et dé-zippa la fermeture éclair très lentement. Lorsqu'elle frôla mon érection déjà énorme, je me fis instantanément plus dur. J'étais tellement comprimé dans mon jean que ça en devenait douloureux. Je laissai échapper un léger soupir de plaisir avant de quitter sa bouche pour m'attaquer à son oreille. Je la sentis frissonner contre moi et mon cœur rata un battement en voyant son corps réagir aussi vivement à mes caresses.

Elle abaissa ensuite mon pantalon en entrainant mon boxer dans la foulée. Elle se baissa dans la manœuvre et sa tête se retrouva face à mon sexe tendu. Je me dégageai de mon jean et de mes chaussures d'un coup de pied habile et baissai la tête vers Bella. Elle regardait mon pénis comme une friandise, prête à la dévorer. Je la vis s'humidifier les lèvres et ce geste purement anodin m'excita encore plus. Elle approcha ensuite sa bouche de mon sexe et passa sa langue sur mon gland. Ce fut à mon tour de frissonner…

- Hummm… Bella…

Je ne pus que gémir face aux assauts répétés de sa langue sur ma verge. Elle lécha doucement le frein avec le plat de la langue. Jamais encore on avait pratiqué une telle caresse sur moi et je fus aussitôt happé par une vague de plaisir. Mes reins se creusèrent pour approcher un peu plus mon sexe de ses lèvres pulpeuses. Bella ouvrit alors la bouche mais ne laissa entrer dans sa moiteur chaude que la tête de mon pénis. Elle me regarda droit dans les yeux avant d'appliquer une légère succion et ma tête bascula en arrière lorsque je gémis de plaisir. Elle s'évertua ensuite à faire glisser sa bouche sur ma longueur, sa langue caressant avec plus ou moins de pression mon membre. Lorsque j'atteignis le fond de sa gorge, Bella agrippa mes hanches et changea brutalement de rythme. Elle fit des va-et-vient et mes mains s'enroulèrent automatiquement dans ses cheveux. J'étais proche de mon apogée mais je ne voulais pas jouir dans sa bouche. Je voulais la sentir en moi. Aux prémices de l'extase, je tirai donc sa tête vers l'arrière et m'agenouillai afin d'être à la hauteur de son visage. Sa bouche était gonflée et rouge et ses yeux exprimaient toute la passion du moment. Je pris ses lèvres dans un baiser fougueux.

Nous nous allongeâmes sur le sable et je la fis rouler sur le dos. Je déposai une myriade de baisers sur sa mâchoire, son cou, à la naissance de ses seins. Je laissai ensuite glisser ma langue sur ses tétons durcis par le plaisir. Ses gémissements résonnaient comme une douce mélodie au creux de mes oreilles.

- Hummm… Edward…

Je continuai mon chemin jusqu'à son nombril où je fis lentement tourner ma langue autour. Je défis ensuite tout aussi lentement le bouton de son pantacourt et le fis glisser le long des ses jambes magnifiques puis le jetai au loin avec le reste de nos vêtements…

Je passais ensuite ma main sur le tissu de sa culotte qui était déjà trempé. Elle gémit et se cambra encore plus à ce geste.

Je glissai alors mes doigts sous les rebords de son dessous et répétai la même opération que pour son pantalon. Une fois nue, je m'écartai pour l'observer, voulant graver une dernière fois dans ma mémoire sa beauté offerte à mes caresses. Je commençai par ses chevilles fines pour remonter le long de ses jambes fuselées. Sur l'intérieur de sa cuisse se tenaient les vestiges de notre première fois. Je me promis de lui laisser un autre souvenir avant la fin de la soirée. J'admirai ensuite sa taille, ses hanches et son ventre plat. La vision d'une Bella enceinte de mon enfant fendilla mon cœur en sursis. Je fermai les yeux pour chasser cette image bien trop douloureuse. En les rouvrant, je poursuivis mon examen. Sa poitrine généreuse montait et descendait au rythme de sa respiration saccadée. L'aréole de ses seins avait pris une teinte plus foncée et s'était durci avec mes caresses précédentes. L'eau me vint à la bouche mais je me retins pour observer son visage. Ses joues étaient rosies par l'excitation et la gêne, son regard assombri par la passion et brillant de tristesse. Nous savions tous les deux que c'était un adieu. Avec tendresse, je me penchai sur ses lèvres pour lui dire à quel point je la trouvais belle avant de l'embrasser.

Je baissai ensuite mon visage vers sa féminité et passai un coup de langue lent pour accroître les sensations de cette caresse intime. Son goût sur ma langue enflamma ma virilité. Bella gémit et il ne m'en fallut pas plus pour dévorer son intimité avec ardeur. Ma langue s'insinua dans son vagin et Bella accompagna mon geste en soulevant ses hanches afin de me faire pénétrer au plus profond de son antre.

- Oh… Edward… C'est si… Bon

Je sentis ses muscles se resserrer doucement autour de ma langue. Je décidai donc d'arrêter ma torture et de me glisser en elle mais avant, je laissai ma marque sur la peau laiteuse de sa cuisse, le plus près possible de son sexe. Bella comprit ce que je faisais et murmura mon prénom en glissant sa main dans mes cheveux. C'était comme si elle me donnait sa bénédiction pour la marquer comme mienne. Mon cœur se gonfla un peu plus en réalisant qu'elle ne serait jamais mienne. Ma gorge se serra sous le coup de l'émotion et j'attrapai un préservatif dans la poche de mon jean pour éviter de craquer. Je le glissai sur ma verge. Je pénétrai ensuite ma douce lentement, mon regard ancré dans le sien. Nous poussâmes tous deux des gémissements de bien être. Je vis alors sans aucun doute possible son amour pour moi au fond de ses prunelles chocolat. Incapable de me retenir davantage, je cachai mon visage dans son cou et murmurai des mots d'amour inaudibles, libérant ainsi mon cœur.

J'accélérai doucement mon rythme et nos corps bougèrent à l'unisson l'un de l'autre. Ils s'emboitaient parfaitement comme si l'un n'était pas complet sans l'autre. C'était comme ça que je me sentais sans elle : incomplet !

POV Bella

J'avais ressenti le besoin de son corps. Je m'étais pourtant promise en venant ici que ce genre de choses ne se produirait pas mais je n'avais pu empêcher le cours des évènements. J'étais tellement bien et sereine lorsqu'il était en moi. La tendresse qu'il exprimait dans ses caresses et l'amour que j'avais vu dans ses yeux menaçaient de me faire éclater en sanglots.

Je le fis brusquement basculer sur le dos et pris le contrôle des opérations. Je me déhanchai sur lui, en ne cessant jamais de toucher et de caresser son torse. Mon regard ne lâchait pas le sien. Ses mains se posèrent délicatement sur mes seins. J'avais besoin de graver dans ma mémoire chaque parcelle de son corps, chaque centimètre carré de sa peau soyeuse, chaque contour de ses muscles.

Chaque coup de rein nous arrachait des soupirs de plaisir. Ce fut lent, tendre, voluptueux. Nous arrivâmes tous les deux à notre apogée. En jouissant, nous murmurâmes le prénom de chacun avec tristesse et passion. Je me laissai alors retomber mollement sur son torse. Je pouvais entendre la chamade de son cœur qui devait très certainement faire écho avec le mien. Edward resserra ses bras autour de moi. Je sentis ses épaules s'agiter et sa respiration ne se calmait pas.

Je levai mon visage vers celui d'Edward. Il fuyait mon regard mais je pouvais voir une larme couler sur sa joue. Il essayait de me cacher sa peine. Cependant, je pouvais lire en lui comme dans un livre ouvert. Ma gorge se serra et mes propres larmes coulèrent. J'entrelaçai alors mes doigts aux siens et déposai un tendre baiser sur son torse à hauteur de son cœur. Un nouveau sanglot l'agita. Nous nous serrâmes l'un contre l'autre, comme deux âmes perdues au milieu d'un océan.

Nous restâmes ainsi pendant ce qui me sembla des heures. Au bout d'un moment, nos larmes se calmèrent et un violent frisson me parcourut l'échine. La douce brise du soir avait laissé place à l'air frais de la nuit. Edward s'en aperçut et m'aida à me relever. Il m'apporta mes vêtements et se revêtit pendant que je faisais de même. Aucun de nous ne parla. Soudain, il m'attira contre son torse et me serra aussi fort que possible dans ses bras. Je le soupçonnais de reculer le plus possible l'échéance de la rupture mais je ne pouvais pas l'en blâmer car j'aurais voulu, pour ma part, passer l'éternité dans ses bras.

Il déposa un baiser sur mon front et colla ensuite le sien contre le mien.

- Bella, je sais que c'est de la folie ce que je vais te dire mais laisse-moi être ton amant. Je suis prêt à tout accepter pour te revoir et te serrer dans mes bras. Je ne peux pas te regarder partir. C'est trop dur…
- Edward je…
- Non laisse-moi finir. Je ne peux pas vivre sans toi. Depuis que je te connais, c'est une véritable torture d'être loin de toi. Je ne veux pas te voir sortir de ma vie. Je t'en prie…
- Mais nous n'habitons même pas dans la même ville.
- Alors viens à New York…
- Mais je ne peux pas. Mon père est ici, Jacob a son garage et il nous a acheté une maison. Je voudrais tellement Edward mais je ne peux pas.
- Alors c'est moi qui viendrai m'installer ici. Je t'en prie Bella. Je t'en supplie, je suis prêt à tout pour toi. Je suis prêt à tout pour t'avoir dans ma vie, dussè-je te partager avec un autre et me tenir dans l'ombre.
- Oh Edward, pourquoi faut-il que tout cela soit aussi dur ?
- Je ne sais pas mon ange. Nous trouverons une solution. En attendant, laisse-moi te revoir après ton mariage. C'est tout ce que je te demande.

Il avait l'air désespéré. Je ne pouvais décemment pas le lui refuser. Et puis, je devais avouer au fond de moi-même que je ne voulais pas le laisser partir. Je ne voulais pas le laisser épouser cette femme, je ne voulais pas qu'il fasse l'amour à une autre que moi.

- Laissons faire les choses OK ?
- Oui d'accord. Mais promets-moi une chose.
- Laquelle ?
- Jure-moi que ce n'est pas la dernière fois entre toi et moi.

Je le regardai droit dans les yeux et posai mes deux mains à plat sur ses joues.

- Je te le promets

Nous scellâmes cette promesse par un tendre baiser, moins désespéré que les précédents. Même si je me détestais de faire ça à Jake, je savais que je ne pourrais rester loin d'Edward. Et sa demande, bien qu'imprévue à mes yeux, m'avait tout autant traversée l'esprit.

Nous regagnâmes nos voitures respectives, laissant ici un torrent de souvenirs tous plus beaux les uns que les autres.

Je regagnai la maison le cœur lourd après avoir échangé un dernier regard. En rentrant je vis que Charlie était endormi. Je ne fis donc aucun bruit et regagnai le plus rapidement possible ma chambre. J'enlevai mes vêtements et passai mon pyjama. Je ne voulais pas prendre de douche ce soir. Je souhaitais garder l'odeur d'Edward le plus longtemps possible. Lorsque je fermai mes paupières, le doux visage souriant de mon Adonis m'apparut. Ce fut avec cette vision enchanteresse que je rejoignis le doux pays des rêves.



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