lundi 27 décembre 2010

Chapitre 3 : Journée de Plage


POV Bella :

Je ne me rappelais pas avoir autant ri ces derniers mois que depuis que les filles m'avaient rejointe pour célébrer mon mariage. Nous nous étions laissées emporter dans nos souvenirs, tous plus embarrassants les uns que les autres. Je ne m'étais pas aperçue de sa présence jusqu'à ce qu'Alice se penche à mon oreille pour me murmurer qu'IL était là. Lorsque je me suis retournée, je fus happée par une sensation de bien-être total. Je me sentais entière ! Mais très vite, je fus rattrapée par mes doutes et je n'avais alors pensé qu'à une chose : m'enfuir pour pouvoir réfléchir à la situation dans laquelle je m'étais embarquée …

Ni une ni deux, j'avais lâché son regard de braise qui me consumait entièrement de l'intérieur, j'avais pris mes affaires et sans un mot j'étais passée devant lui pour aller me réfugier chez moi au plus vite. Lorsque j'étais arrivée à sa hauteur, son parfum m'avait complètement enivrée. Je me sentais comme un alcoolique devant une bonne bouteille de whisky. La tentation avait déjà été aussi forte et je m'étais laissée aller. Il ne fallait plus que ça recommence.

Une fois sur la route, j'expirai un grand coup. Je ne m'étais même pas rendue compte que j'avais cessé de respirer depuis qu'il était réapparu. Merde, Jake est à la maison ! Je ne pouvais pas le voir maintenant. J'avais besoin d'être seule et de faire le vide dans mon esprit. Je fis donc demi-tour et pris le chemin de la plage. Une fois garée sur le parking, je descendis et enlevai mes ballerines avant de fouler le sable chaud. Je respirai un grand coup et l'odeur de l'air marin me fit instantanément beaucoup de bien.

Je marchai longuement en regardant les enfants qui faisaient des pâtés de sable au bord de l'eau ou qui couraient dés qu'ils voyaient une vague approcher. Lorsqu'au bout d'un long moment, je n'entendis plus de bruit, je me rendis compte que j'avais beaucoup marché et que mes pas m'avaient conduite à un endroit très précis : celui de mon pêché. Pourquoi faut-il toujours que tout me ramène à lui ? Je m'assis alors sur le sable, ce qui me ramena inexorablement à mes souvenirs de la veille. Il faut que je décide quoi faire …Je ne peux pas laisser la situation telle qu'elle est ! Je suis ridicule de le fuir ainsi …

Et puis d'abord, je n'avais aucune certitude que lui ressentait la même chose que moi. Après tout, peut-être voulait-il simplement me saluer par politesse envers moi ? Je suis trop excessive ! J'ai encore eu des réactions complètement disproportionnées ! Il est lui aussi fiancé et certainement éperdument amoureux de sa moitié. Peut-être que notre aventure de cette nuit n'était qu'une façon pour lui de faire le deuil de son célibat … Ton cerveau chauffe trop Miss Swan ! A présent, je me sentais incroyablement stupide d'être partie du café sans explication.

Après m'être fustigée un long moment, je décidai de rentrer à la maison pour déjeuner. Je rebroussai donc chemin non sans avoir jeté un denier coup d'œil à l'endroit où j'avais vécu la plus belle nuit de ma vie.
Une fois arrivée près du parking et après avoir rechaussé mes ballerines, je montai dans ma camionnette et repris le chemin de la maison. Lorsque je me garai, je constatai que Jake était toujours là. Surement devant un match avec Charlie ! Je me remémorai alors dans quelle situation je l'avais laissé ce matin et espérai qu'il ne m'en voudrait pas trop.

Je pénétrai alors chez moi et me dirigeai de suite vers le salon. Je souris à la scène qui se jouait devant moi : Jacob et Charlie, avachis sur le canapé en train de regarder un match de baseball. Jake avait toujours été très proche de mon père, et notre maison était très vite devenue un peu la sienne.
Je m'avançai vers mon père et lui déposai un baiser sur le front.

- Bonjour Chérie, tu es partie bien vite ce matin …
- Oui j'étais en retard pour rejoindre Rose et Alice.

Je me tournai alors vers Jacob, pour voir dans ses yeux de la tristesse. Bravo Bella ! Tu réussis toujours à faire du mal aux gens que tu aimes … Je m'avançai alors vers lui et me posai sur l'accoudoir du fauteuil. Je me penchai et lui déposai un tendre baiser sur les lèvres. Je ne peux pas en aimer un autre, je n'ai pas le droit de lui faire ça ! Mal à l'aise de penser de nouveau à LUI lors d'un moment d'intimité avec Jacob, je me relevai et prétextai devoir préparer le déjeuner afin de me remettre l'esprit en place. Jacob s'excusa auprès de Charlie et m'accompagna à la cuisine.

Au vu de la chaleur qui régnait dehors, je décidai de faire un repas léger et frais. Une grosse salade sera amplement suffisante ! Je commençai à préparer la vinaigrette et m'affairai à couper les tomates en morceaux. Je pouvais sentir son regard dans mon dos. Je lâchai le couteau que je tenais dans l'évier lorsque je sentis ses deux bras forts m'encercler la taille.

- Tu m'as manqué ma Bella ce matin !
- Toi aussi tu m'as manqué !

Je me retournai et lui offris un pauvre sourire. Il me releva le menton et déposa un très léger baiser afin de me faire comprendre qu'il n'était pas fâché. Prise de remords, je m'agrippai alors furieusement à ses épaules et écrasai mes lèvres sur les siennes. Je passai ma langue sur sa lèvre inférieure afin de lui demander l'accès à sa bouche. En réponse à ma supplique, il entrouvrit ses lèvres et nos langues se cherchèrent pour mener un combat endiablé. Il laissa glisser ses mains le long de mes hanches et prit mes fesses en coupe. Il me déposa sur le plan de travail derrière moi et j'entourai alors mes jambes autour de sa taille. Ma main fourragea dans ses cheveux afin de le rapprocher toujours plus de moi et approfondir ce baiser qui était déjà bien sauvage.
Il laissa alors glisser ses lèvres sur ma mâchoire et descendit lentement en direction de mon cou. Je rejetai ma tête en arrière afin de lui donner plus d'accès à ma peau. Lorsqu'il se retrouva à la barrière de ma robe, mon téléphone portable se mit à sonner, comme pour m'avertir insidieusement que ce que j'étais en train de faire était mal. Je le repoussai alors et descendis du plan de travail. Je contournai Jake qui prenait appui au bord de l'évier. Je pouvais voir à ses mains crispées qu'il était furieux de se faire interrompre de nouveau ainsi.
Avant de décrocher, je regardai l'appelant et ne m'étonnai pas que ce soit Rosalie. Il n'y a vraiment qu'elle pour nous interrompre! 

- Allo
- …
- Non, non, pas du tout !
- …
- Oui bien sûr avec plaisir !
- …
- Ok à tout à l'heure !

Lorsque je raccrochai le téléphone, je me retournai vers Jake. Celui-ci avait le visage fermé et avais croisé ses bras sur sa poitrine. Apparemment, il s'était arrangé pour faire retomber la pression pendant ma courte conversation téléphonique. Whaou, il devient champion à ce jeu là ! Faut pas s'étonner avec le nombre de fois où je le laisse en plan comme ça !

- Laisse-moi deviner, Rosalie je suppose !
- Heu … Oui
- Alors c'est quoi cette fois-ci, une virée shopping pour l'après-midi ? Un barbecue géant sur la plage ce soir?
- Heu … En fait, elle voulait faire une après-midi plage.
- Bella ! Est-ce que tu peux me dire quand nous allons avoir du temps ensemble ?
- Oh Jake, ne m'en veux pas, s'il te plait ! Je les vois si rarement … Et puis dans quelques jours tu m'auras pour femme alors du temps ensemble, ce n'est pas ce qui nous manquera.
- Elle est bien capable de faire capoter le mariage cette …
- Jacob !

Ceci dit, il n'avait pas forcément tort et avec les évènements de la veille, je n'étais pas sure d'avoir la volonté de l'en empêcher.

POV Edward :

Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Cette question ne voulait pas sortir de ma tête. Pourquoi m'avait elle fui ? J'étais maintenant sûr d'une chose : Bella regrettait amèrement notre nuit. Je crois que mon cœur s'était brisé en mille morceaux. Je ne pouvais pas rester dans ce café une minute de plus. Après avoir repris mes esprits, je décidai de m'en aller.

- Hey Edward où tu vas ?

La voix de mon frère me semblait déjà lointaine. Je montai dans ma Volvo et démarrai en trombe du parking. Je ne savais pas où j'allais, mais sans que je m'en rende compte, j'avais conduit jusqu'à cette plage. Je sortis et inspirai longuement. Je commençai à marcher sur le sable lorsque je l'aperçus. Je me stoppai net ne sachant pas que faire. Elle ne veut pas de toi Edward! Jamais une fille n'a couru aussi vite pour te fuir ! Elle semblait complètement perdue dans ses pensées. Elle est si belle! J'étais partagé entre le sentiment de rester ici et celui de la rejoindre pour revivre notre folle passion de la veille. Je n'arrivais pas à admettre qu'elle était promise à un autre. Ca ne peut pas être vrai ! Pourquoi ne l'ai-je pas rencontrée avant Tanya ? Pourquoi ne l'ai-je pas rencontrée avant qu'elle se fiance ? Ca aurait été tellement plus simple …

Lorsque je relevais la tête pour la contempler, je m'aperçus qu'elle était partie. Depuis combien de temps suis-je ici ?

Je fixai l'endroit où elle se tenait quelques minutes auparavant et décidai de rentrer chez moi. Cela ne servait à rien de ruminer. Elle ne veut pas de moi, il faut que je m'ancre ça dans le crâne. Je retournai à ma voiture et pris le chemin de la maison. Heureusement pour moi, Maman et Papa étaient eux aussi sortis pour déjeuner dehors. Je n'aurais donc à répondre à aucune question en rentrant. Lorsque je pénétrai dans la maison, je me dirigeai d'office vers mon piano. C'était ma seule échappatoire. Je rejouai inlassablement cette même mélodie. Je ne pouvais penser qu'à ELLE. Bella hantait mon esprit et je savais en mon fort intérieur que cela n'était pas prêt de s'arranger. Mais elle ne voulait pas de moi, alors il fallait que je me concentre sur mon mariage avec Tanya. Même si je n'aimais pas ma fiancée d'un amour profond, je ne pouvais pas la rendre malheureuse. Tanya comptait néanmoins beaucoup pour moi. Avant d'être ma petite amie, elle avait été une amie et une confidente. Non je ne pouvais pas la blesser à ce point. Réfléchis Edward, bon sang ! Tu vas épouser une fille que tu n'aimes pas ! Tôt ou tard la vérité éclatera au grand jour ! Et cela va causer encore plus de mal ! Peut-être fallait-il rompre maintenant avant de commettre une grosse bêtise irréparable…

Je ne m'étais une fois de plus pas rendu compte du temps passé à cogiter. Ce fut la porte qui claqua qui me sortit de ma léthargie. J'entendis d'après la conversation que c'était Jasper et Emmett qui étaient rentrés de leur déjeuner. J'espérais au moins ne pas avoir gâché leur rencontre avec les amies de Bella. Jasper semblait si amoureux. Je ne l'avais jamais vu comme ça. Bien sûr, ça n'avait jamais été un homme à collectionner les femmes. Il était plutôt le genre à rechercher le grand amour. Le Don Juan de ses dames, c'était plutôt mon grand frère. Et bizarrement cette fois-ci, les rôles étaient inversés. C'était Jazz qui couchait le premier soir et Emmett qui restait en arrière plan, timide et penaud ! Etonnant !

- Alors mec t'étais passé où ?
- J'ai traîné un peu avant de revenir à la maison.

Emmett ne poussa pas plus en avant son interrogatoire pour mon plus grand soulagement. Jasper devait lui avoir fait la leçon avant de rentrer. Celui-ci se tourna vers moi et semblait hésiter sur ce qu'il voulait me dire.

- Qu'est-ce que tu dirais d'aller à la plage cet après-midi ?
- Non je ne me sens pas en forme. Allez-y sans moi.
- Allez fais pas ton rabat joie, et viens avec nous tremper tes fesses.
- Emmett, j'ai dit non !
- Ecoute petit frère, on ne voulait pas te le dire …
- Emmett !
- Non Jazz, il serait temps d'arrêter ce jeu du chat et de la souris … Bella sera là cet après-midi … Et si tu veux mon avis, tu devrais lui parler.
- Mais tu as bien vu qu'elle ne voulait pas me parler Em' ! Elle s'est enfuie aussi vite que ses jambes le lui permettaient.
- Hey mec, tu t'es jamais dit qu'elle avait peut-être tout simplement peur. Elle est fiancée, se marie dans quelques jours et n'a peut-être pas envie de décevoir père, mère et amis en quittant tout sur un coup de tête.
- Oui mais …
- Et puis est-ce que vous vous êtes seulement parler de vos sentiments ? Peut-être qu'elle pense tout simplement que tu ne veux pas d'elle, que tu ne vas pas rompre tes fiançailles pour elle …

J'étais complètement abasourdi. Je n'aurais jamais cru Emmett capable de tant de fougue et d'une telle honnêteté. Em n'a jamais mâché ses mots. Tu devrais le savoir depuis le temps. Je savais qu'il exécrait Tanya au plus haut point et qu'il était le premier à ne pas vouloir que je me marie avec elle mais de là, à vouloir que je fasse capoter le mariage d'une parfaite inconnue que je ne connaissais que depuis 24 heures.

- Je te connais mieux que tu ne le penses Edward alors tu vas bouger ton cul et venir avec nous à la plage cet après-midi.

Je ne savais pas quoi répondre. C'était la première fois que j'allais obéir à mon grand frère. Il n'avait pas tort, Bella et moi n'avions jamais parlé de sentiments. La nuit dernière, nous pensions tous les deux qu'elle serait unique. Merveilleuse mais unique. Mais l'alchimie était passée, il ne pouvait en être autrement. Je jetai un œil à Jasper qui semblait tout aussi surpris par le long discours d'Emmett. Il se tourna alors vers moi et me fit un clin d'œil. Je ne savais pas pourquoi mais j'avais l'impression qu'il était ressorti de bonne choses de ce déjeuner. Peut-être que les amies de ma belle se sont confiées… Pour en avoir le cœur net, il fallait que j'aille à la plage, que je la voie et que je lui parle. Si j'avais été moins bête, je l'aurais fait tout à l'heure quand je l'avais vue sur notre plage. Notre plage ! C'est si intense de se remémorer les souvenirs de la nuit passée ! D'une certaine façon, cet endroit nous appartient.

POV Bella

J'étais fin prête à partir. J'attendais Rose et Alice qui avaient prévu de venir me chercher pour ne faire qu'une seule voiture. Jake avait été catégorique sur le fait de ne pas venir avec moi. Il refusait de passer toute une après-midi en compagnie de Rosalie. Ces deux-là vont-ils finir par s'entendre un jour ou l'autre ? La situation n'avait pas toujours été aussi tendue entre eux. Passionnés de mécanique, ils s'étaient au contraire beaucoup liés durant notre adolescence. Cependant depuis que Jacob et moi avions entamé une relation sérieuse, les choses s'étaient dégradées. Et encore plus lorsque j'avais accepté sa demande en mariage. Rose a-t-elle finalement un sixième sens pour me voir foncer tête baissée vers un destin qui n'est pas le mien ?

Je fus sortie de mes pensées par le bruit du klaxon de la voiture de Rose. Mes amies avaient toujours eu des goûts éclectiques en matière de voiture. Pour moi, elles étaient trop voyantes. Je détestais me faire remarquer. Alice n'était pas en reste avec sa Porsche jaune canari. Un second coup de klaxon retentit. Voilà un autre gros défaut de Rose, elle détestait attendre. Je pris rapidement mon sac, enfilai de petites espadrilles blanches et saluai mon père en passant devant le salon pour rejoindre l'entrée. Jacob était reparti après le déjeuner. Nous n'avions pas réitéré ce que nous avions commencé dans la cuisine. Il semblait être vexé lors de son départ. Quoi de plus normal Bella ? Tu le plantes deux fois dans la même journée en plein acte sexuel!

Je rejoignis la voiture à grandes enjambées en faisant toutefois attention de ne pas m'aplatir sur le perron. Il faut dire qu'à peu près toutes les parties de mon corps avaient des souvenirs du béton de l'entrée. Que ce soit à cause de mes premières chutes de vélo sans roulette ou bien de ma maladresse légendaire.
Je posai mon sac sur la banquette arrière à côté d'Alice et montai aux côtés de Rosalie. Cette dernière me fit un grand sourire avant de démarrer. Quelque chose se trame !

- Que me cachez-vous ?
- Nous rien du tout.

Je me retournai vers Alice qui, elle, ne savait absolument pas mentir.

- Alice !
- Onainvitélesgarçonsquinousontditqu'ilsamèneraientEdwardafinquevousvousparliez.

Elle avait débité ça tellement vite que je n'étais pas sure d'avoir tout saisi. Et puis finalement tout devint clair comme de l'eau de roche dans mon esprit. Edward va être là cet après midi ! Je ne pouvais pas le revoir après ma fuite de ce midi. Il allait me trouver ridicule.

- Rosalie Lilianne Hale, ramène-moi immédiatement chez moi.
- Non Isabella Marie Swan …
- Whaou quand vous utilisez tous vos prénoms, je dirais que ça craint !

Je ne pris même pas la peine de répondre à Alice. Je savais que c'était Rose qui avait tout manigancé et j'étais furieuse.

- Rose je ne plaisante pas !
- Ha parce que tu crois que moi oui ! Tu te trompes jeune fille ! Et puis d'abord, qu'est-ce que c'était cette façon de t'enfuir ce midi ? Edward avait l'air tellement mal après ton départ.
- Tu n'es qu'une… Attends un peu. Comment ça « tellement mal » ?
- Ses yeux ont subitement changé d'humeur. Il paraissait si triste.
- Dévasté même…

Je me retournai vers Alice qui affichait une mine dépitée.

- Ecoute Bella, tu n'aurais pas dû t'enfuir de la sorte. Pour ne rien te cacher, Edward est parti aussitôt après toi.
- Il est parti…

J'avais murmuré cette phrase plus pour moi-même que pour mes deux meilleures amies mais Rosalie ne s'arrêta pas en si bon chemin.

- Alors cet après-midi, tu vas aller t'excuser de ton comportement de petite fille gâtée et aller lui parler. Il faut arrêter de vous comporter comme deux gamins de dix ans. Ce n'est pas possible ! On a l'impression de jouer aux parents avec Emmett.
- Emmett ?
- Ben oui parce qu'Alice et Jasper sont trop dans leur bulle de bonheur pour s'apercevoir du chaos qui règne autour d'eux…
- Hey !
- Ecoute-moi bien Rosalie. Il est hors de question que je lui parle. Je me sens déjà ridicule par rapport à mon comportement de ce midi et je mourrai de honte si je devais lui adresser deux mots.
- Mais enfin Bella, tu ne peux pas laisser les choses ainsi.
- Si je le peux et je vais le faire. Ecoute-moi Rosalie Hale. Je vais venir à la plage avec vous mais je ne parlerai pas à Edward. Cette nuit a beau avoir été magique, elle sera unique … Est-ce que tu m'as bien comprise ?
- Tôt ou tard tu le regretteras Bella, et tu ne pourras pas dire que je ne t'avais pas prévenue. Mais qu'à cela ne tienne ! Si tu as envie de bouder, libre à toi ! Nous, nous allons nous amuser !

Une fois arrivée à la plage, je fus soulagée d'apercevoir qu'ils n'étaient pas encore sur place. Il me fallait un peu de temps pour reprendre une certaine contenance. Je pris donc place sur un transat pendant que mes amies faisaient de même à mes côtés. Nous installâmes le parasol et une fois allongée confortablement, je sortis mon bouquin et mes lunettes de soleil. Mon esprit n'arrêtait pas de vagabonder vers LUI. Je lisais et relisais inlassablement les mêmes pages. Au bout d'une petite demi-heure, je finis par me laisser emporter dans ma lecture. J'avais décidé de me laisser tenter par un des bouquins Harlequin de ma mère et le moins qu'on puisse dire, c'est que les versions modernes donnaient chaud…très chaud. Cette histoire me rappelait étrangement ma situation : cette pauvre femme qui se consumait d'amour pour un homme qui ne la considérait que comme un objet de fantasmes sexuels. Voilà toute l'histoire de ma vie ! J'en aurais presque rigolé tellement la situation était pathétique. C'est alors que je sentis que le soleil ne me chauffait plus les jambes. Je levai alors le nez de mon bouquin pour l'apercevoir. Mes rêves ne lui avaient pas rendu justice. Il était absolument divin. Il s'était changé depuis ce midi et portait un T-shirt blanc près du corps qui moulait chacun de ses muscles à la perfection. Il avait également un short blanc qui laissait deviner des cuisses musclées. Oh Mon Dieu ! Je ne vais jamais résister tout une après-midi ! Ce n'est pas possible ! 

- Bonjour Bella.

Oh Mon Dieu ! Cette voix ! Son ténor résonne comme une douce mélodie à mes oreilles ! Je repris tout à coup pied dans la réalité. Je me recomposai un visage de marbre et lui répondis d'une voix glaciale.

- Bonjour.

Je vis un éclat de tristesse traverser ses émeraudes mais je ne pouvais pas me laisser attendrir. Il fallait jouer la comédie toute la journée. Heureusement que mes verres ne laissaient pas refléter mon regard à mon interlocuteur sinon nul doute qu'il aurait pu lire dans mes yeux toute la tendresse que j'éprouvais pour lui. Comme pour parfaire à mon malheur, ce dernier pris place sur le transat voisin au mien et enleva son T-shirt et son short en silence avant de rejoindre les autres. Pitié je veux mourir ! La journée promettait d'être longue, très longue …

POV Edward :

Lorsque nous arrivâmes à la plage, mes yeux la cherchèrent immédiatement. Et quand je l'aperçus, mon cœur rata un battement. Je m'approchai alors doucement d'elle pour l'admirer de plus près. Elle était plongée dans un bouquin, si bien qu'elle ne m'avait pas entendu arriver. Elle était belle, belle à damner un saint. Ses cheveux bruns bouclés descendaient en cascade de chaque côté de son visage. Je ne pouvais pas voir ses yeux qui étaient cachés par ses lunettes de soleil. Elle portait un petit bikini bleu qui épousait ses formes à la perfection. Sa peau blanche semblait si douce. J'aurais donné n'importe quoi pour pouvoir la caresser encore une fois. Ressaisis-toi Edward ! Si ça se trouve, elle ne veut pas de toi ! Ce fut à ce moment qu'elle leva ses yeux vers moi.

- Bonjour Bella.

Elle me dévisagea quelques secondes. Un instant, je crus que toutes mes certitudes allaient voler en éclat et qu'elle allait se jeter dans mes bras mais elle n'en fit rien et me répondit froidement.

- Bonjour.

Je ne pus m'empêcher d'être peiné par son attitude polaire. Je le savais ! Pourquoi ai-je écouté Emmett ? J'aurai mieux fait de rester à la maison et de me lamenter devant mon piano. Je décidai quand même de profiter de la journée. Quitte à rester ici – car Emmett ne me laisserait surement pas m'en aller – autant ne pas se morfondre. Je pourrai le faire ce soir en rentrant. 

J'enlevai donc mon T-shirt et mon short et rejoignis les autres pour une partie de volley-ball. Alice ne voulant pas jouer, je me retrouvai avec Jasper et Emmett fit équipe avec Rosalie. Je ne savais pas exactement ce qu'il se passait entre ces deux-là mais ils avaient l'air de se plaire. Cependant, contrairement à d'habitude, Emmett ne lui avait pas sauté dessus dès le premier soir. Réaction totalement opposée à celle de Jasper et Alice. C'était la première fois que je voyais mon frère agir comme ça avec une fille. Ca paraît fou mais…peut-être qu'il est tombé amoureux….

L'amour était décidemment une chose bien compliquée. Je ne pouvais m'empêcher de regarder Bella de temps en temps. Elle était tellement magnifique. Lorsqu'elle commença à s'appliquer de la crème solaire sur les jambes, je fus comme hypnotisé. Un violent coup à la tête me sortit de mes rêveries.

- Emmett !
- Désolé frangin, mais la partie c'est par ici que ça se passe !

Il me fit un clin d'œil qui n'échappa à personne. Rosalie eut un petit rire. Je décidai de quitter la partie

- Je sors.
- Oh non allez Edward ! C'était pour rire !
- Je sais mais je commence à fatiguer …
- Ok dit au petit lutin de ramener sa paire de jolies fesses vers son amoureux alors !
- Hey, qui te permet de mater les fesses de ma copine !

Cette fois, ce fut Jasper qui envoya le ballon sur la tête d'Emmett. Je ris et me rapprochai des filles.

- Alice tu peux me passer de la crème solaire dans le dos s'il te plait ?

Je me raclai la gorge pour leur signaler ma présence.

- Heu … Alice … Emmett a dit et je le cite « de ramener ta paire de jolies fesses vers ton amoureux », pour jouer à ma place.
- Oh ! Ok ! Pas de soucis ! Edward ça te dérange de passer de la crème à Bella dans le dos ?

Bella devint alors rouge pivoine. Elle est si adorable avec ses rougeurs !

- Alice !
- Non ça va, pas de problème je vais le faire.

Je n'allais pas gâcher l'occasion de caresser la peau de ma belle. Je ne me fis pas prier et arrachai presque le tube de crème des mains d'Alice. Celle-ci s'éloigna non sans nous adresser un éblouissant sourire.
Je fis alors passer une jambe de chaque côté du transat de Bella et m'assis derrière elle. Je lui relevai sa chevelure et la passai devant elle, non sans frôler d'une délicate caresse la peau de sa nuque. Je déposai une noisette de crème dans la paume de ma main et posai le flacon à côté de sa cuisse. Je plaçai ensuite mes mains très doucement sur son dos. Je sentis un frisson la parcourir.

- Est-ce que tu as froid ?
- Non c'est bon. Ca va.

Je m'appliquai donc à la tâche. Je ne pouvais pas empêcher mon corps d'être traversé d'ondes électriques à chaque fois que mes mains glissaient de ses clavicules au bas de ses reins. Ce délicieux moment s'interrompit bien trop vite à mon goût. Je décidai de ne pas forcer les choses et me retirai de derrière elle. Je m'essuyai les mains dans ma serviette et me retournai vers elle.

- Merci.
- Je t'en prie.

Je ne pouvais pas rester une minute de plus ici, sinon j'allais lui sauter dessus. Se rendait-elle compte à quel point elle était désirable ?
Je jetai un œil vers le terrain de volley pour m'apercevoir qu'il était vide. Je regardai autour de moi et vis mes amis dans l'eau. Lorsque mon regard revint se poser sur ma déesse, elle avait repris ce masque de froideur qui avait disparu l'espace d'un instant. Je décidai alors de les rejoindre et quittai Bella sans un mot.

POV Bella :

Oh Mon Dieu ! C'était tout ce qui me venait à l'esprit à ce moment-là. Mon cerveau avait complètement cramé les derniers neurones qu'il devait me rester. J'en voulais à Alice de m'avoir laissée dans une telle situation mais intérieurement, je la remerciais. Sentir ses mains parcourir ma peau était quelque chose de complètement magique. Des flashs de notre nuit m'étaient revenus en mémoire.

Lorsque je l'avais remercié, j'avais presque failli me jeter dans ses bras mais à la dernière seconde, j'avais réussi à rétablir mon attitude glaciale envers lui. Il s'était alors éloigné sans plus un mot pour rejoindre les autres qui barbotaient dans l'eau.

Je sortis de ma torpeur lorsque je vis Rosalie s'approcher de moi.

- Arrête de baver Bella. Ce n'est pas très glamour.
- Qu'est-ce que tu racontes ? Je lis.
- Alors pour ça ma belle, il faudrait déjà que tu poses les yeux sur ton livre et …

Elle retourna le livre que j'avais dans les mains à l'endroit.

- Je te savais douée mais de là à lire à l'envers …

Son visage s'étira en un sourire moqueur.

- Ca suffit Rose ! Tu savais très bien ce que j'avais…
- Et blablabla ! Tu sais que j'ai raison. Tu ne peux pas résister à l'envie de le dévorer du regard.
- Tu dis n'importe quoi ! Et puis d'abord pourquoi tu es là ?
- Relax Bella, je ne suis pas venue t'agresser. Je voulais simplement récupérer le ballon gonflable pour jouer dans l'eau. Je te laisse toi et ton … Désir Ardent !
- Quoi ? De quoi tu parles ?
- Le titre de ton livre Bella !

Elle s'éloigna de moi non sans me lancer un énorme clin d'œil. Elle avait réussi à me piéger. Je me rallongeai dans mon transat et décidai de reprendre la lecture de mon roman. Moins je me concentrerai sur Edward et plus vite cette journée défilerait. Au bout d'une heure je levai mon nez de mon livre pour voir si les autres se baignaient toujours.

A ce moment-là, je lâchai mon roman. Edward était en train de sortir de la mer et des milliers de gouttelettes d'eau glissaient le long de son corps. Le soleil en contre jour faisait ressortir le hâle de sa peau. Les ombres jouaient avec les lignes de son corps, accentuant sa musculature. Mes yeux ne pouvaient pas se détacher de ce spectacle. Au bout d'une minute, je repris mes esprits et le vis me dévisager avec un regard … curieux … et ce fut à ce moment-là qu'il me sortit son adorable sourire en coin. Je n'en peux plus de lutter. J'étais prête à me lever pour le rejoindre et lui sauter dans les bras quand je vis une espèce de poupée Barbie blonde peroxydée se jeter à son cou. Je ne pus réprimer ce sentiment de rage qui m'envahissait le corps et l'esprit. Ils avaient engagés la conversation et Miss seins siliconés ne cessait de caresser subtilement son torse à chaque occasion donnée avec son doigt manucuré. Ses griffes plutôt ! Je bouillonnai et ne contrôlai plus mon corps. Je me levai alors de mon transat et m'avançai d'un pas décidé vers Edward. Celui-ci leva son regard vers moi et je pouvais lire au fond de ses prunelles de l'excitation. Ses iris avaient pris cette teinte de vert plus foncée qui m'avait hypnotisé la veille.

Je ne fis pas attention à Barbie et la contournai. Une fois à la hauteur de mon Adonis, je passai ma main dans son cou pour empoigner ses cheveux. D'un geste presque violent, je l'obligeai à basculer la tête en avant afin de me jeter sur ses lèvres. Lorsque nos souffles se mêlèrent, toutes mes tentatives pour le repousser me semblèrent stupides. Il répondit à mon baiser immédiatement, laissant nos langues s'entremêler. Du coin de l'œil, je vis la poupée gonflable partir comme une furie, en fulminant. Et oui poupée ! Il est à moi ! Je savais que je devais m'écarter, que ce genre de pensée possessive était interdit, que ma réaction était irrationnelle. Mais qui a dit que la passion était une affaire de raison… Du coup, au lieu de m'éloigner, je m'accrochai désespérément à sa nuque. Edward dut aussi sentir ce besoin de contact car ses bras musclés me plaquèrent contre son torse frais. Quand nous fûmes tous deux à bout de souffle, il fit glisser sa bouche le long de ma mâchoire et de ma clavicule. Je pouvais voir derrière lui Rosalie, Alice, Jasper et Emmett nous fixer avec des yeux écarquillés. La réalité reprit ses droits et je me mis à rougir violemment avant de me détacher de son étreinte. Son visage était celui de la passion…du désir ardent. Ses lèvres gonflées par mes baisers étaient un pousse-au-crime. Son regard exprimait de l'incompréhension et de la luxure. Je fis un pas maladroit en arrière pour m'éloigner. Je fis demi-tour en trébuchant mais il me saisit le poignet. Il m'obligea à lui faire face avant d'attaquer de nouveau mes lèvres dans un baiser tout aussi langoureux que le premier mais néanmoins plus doux. Lorsque nos lèvres se détachèrent, il fixa son regard au mien et posa son front contre le mien. Il me fit ce petit sourire en coin qui me faisait littéralement craquer avant de prendre la parole.

- Je crois qu'il faut qu'on parle…


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